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L’Herbier sauvage, Vehlmann étonne, séduit, ethnologue curieux des rapports amoureux

Étonnant est un mot faible pour essayer de qualifier l’essai ethnologique de Fabien Vehlmann. Dérangeant est par contre à exclure. Curieux est plus juste. La sexualité en est le thème unique illustré de ci de là au fil des pages par Chloé Cruchaudet toujours certes inspirée, alliant réalisme et vision onirique, beauté du trait et de l’aquarelle. L’Herbier sauvage est donc une somme de témoignages recueillis sans tabou, en toute liberté, par Fabien Vehlmann, une version concise dans le style du bien connu rapport Hite qui ne se limiterait pas aux femmes et ouvrirait ses pages à un échantillonnage assez vaste de la population rencontrée aux hasards des terrasses de bistrots ou autres lieux qui favorisent l’échange, au sens propre du terme.

Si on lit avec attention les portraits, les témoignages rassemblés on finit par se dire que sur un point Vehlmann a raison, la sexualité joue un rôle capital dans notre vie. Avouée ou tenue sous une chape de plomb mise en place par notre éducation (ce qui commence à se faire plus rare), exacerbée et dérapant allègrement car revisitée par la pornographie, le vie sexuelle de nos contemporains (la notre) est, selon ce qu’a écrit Vehlmann, un fleuve pas si tranquille qui offre une multitude de facettes dont l’intérêt reste cependant relatif. Alors que recherche Fabien Vehlmann, scénariste brillant, en cueillant toutes ces fleurs de sexe qui constituent son herbier ? La sincérité de ses interlocuteurs sûrement. Le petit mot lâché et qui permettrait la découverte de la pensée géniale ? La surprise, l’étonnement ? Rien dans ce qu’on lit ne surprend vraiment à un détail près, la qualité de l’écriture, le ton général qui emprunte vraisemblablement plus à Fabien Velhmann qu’à ses sujets d’études dont il a mis en musique les phrases prises en note.

Finalement, en fermant cet Herbier on n’est pas plus avancé. On s’est baladé un brin voyeur, séduit par moment. L’œuvre est littéraire, des nouvelles quelquefois, romantique aussi, galerie éphémère de personnages pas toujours très bien dans leur peau ou au contraire allègrement jouisseurs, heureux de l’être. Vehlmann a cherché, trouve ce que lui cherchait. On l’espère. Reste à savoir si il aura fait partager sa démarche à ses lecteurs qui devront être majeurs pour découvrir cet album. A lire aussi le très bon article publié sur le site du Figaro qui a rencontré Fabien Vehlmann.

L’Herbier sauvage, Soleil Noctambule, 17,95 €

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