Une drôle d’histoire, deux jeunes filles qui pourraient bien être des nymphes, un peu sorcières, à la main verte, rebouteuses et de nos jours, ce qui va évidemment semer la pagaille dans notre société pragmatique et raisonnée si ce n’est raisonnable. Dans Dryades, Tiffanie Vande Ghinste offre une promenade dans les rues de Bruxelles propices on le sait à la rêverie sur fond de 9e art. Un graphisme léger, qui s’allie à la poésie du récit, et qui, le temps et les albums aidants se peaufinera au fil des cases. Tiffanie a un joli talent.
Elle s’enquiquine ferme Yacha, jeune libraire bruxelloise, dans son appartement en colocation avec Igor qui est parti en voyages. Elle aime rêver dans ses livres alors que descend du train une fille aux cheveux longs qui porte un pot de fleurs. Rudica veut être postière. Allons bon. Yacha pense à sous-louer une chambre et pourquoi pas à une postière. Premier contact avec celle qui dit avoir été prisonnière d’un ogre que lui dessine Yacha. Elle a réussi prétend-elle à lui échapper en lui faisant boire une potion qui l’a endormi. Les deux jeunes femmes décident de dessiner sur les murs de Bruxelles, animaux magiques, et plantent des fleurs. Au hasard d’une bousculade elles soignent la jambe de celle qu’elles ont renversée. Leur réputation de guérisseuse va bientôt les dépasser.
Une belle vision dessinée de l’androgyne du mythe de Platon, une vison moderne de ces nymphes de la mythologie grecque, un ogre bizarre, et un pas gentil coup fourré de Rudica, on se rassure tout finira par s’arranger. On les suit avec plaisir ces deux petites sorcières en herbe. Quelques touches de couleur sur un noir et blanc rehaussé de gris. Les méchants ont une sale tête, un amoureux transi et beaucoup de poésie. Il faut lire Dryades en toute liberté d’esprit, en accepter les variations et les pensées souriantes, rassurantes.
Dryades, La Boîte à Bulles, 18 €
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