Finalement n’est-il pas donné à ceux qui se croient les pires paumés et losers de la planète, d’être en fait comme on dit des winners qui s’ignorent ? Dans Extension du domaine de la loose, c’est une démonstration imparable voire implacable du principe que développe Pascal Valty (Cours Florence) avec humour et dérision. Bon c’est vrai qu’il a des excuses Antoine avec un père patron de médecine qui le prend pour un raté. Mais il va y avoir du ramdam dans la famille, par hasard mais en grand. Un dessin léger, qui colle avec histoire et propos. Une leçon à méditer et un clin d’œil à une autre extension, celle de Michel Houellebecq.
Antoine enfant déjà on le prend pour un perdant. En plus en 1968 il a un an, la France gronde et son paternel se fait du soucis pour son futur poste de chef de service cardio. Antoine passe ses exams et fait les Arts Déco, un échec de plus pour son père. A 50 ans il est prof dans une école nationale de design industriel. On le prend pour le pire de la boite, il fait faire des trucs curieux à ses élèves, décalés, comme une fausse application en partant d’un sujet à la con mais en vidéo. Du style un programme pour aider les mecs bourrés à draguer dans les bars. Débile donc parfait. Antoine il n’en loupe pas une. Mais quand il est confronté à une future et riche cliente chinoise de sa boite, Wong Hu, les trompettes de la renommée se mettent à jouer. Il devient le maître spécialiste du numérique et la cliente ne jure que par lui. Il a bien une ennemie mortelle Marie-Charlotte mais mine de rien il va faire un carton Antoine.
Aux innocents les mains pleines ou quand la désinvolture paye, c’est un peu la morale de cette aventure où les parents sont aussi des déglingués notoires surtout en vieillissant. Une morale dans tout ça ? Peut-être parce qu’en plus il va se faire copain avec la femme du président Macaron mais ça c’est à découvrir dans cet album rigolo mais tout en finesse. Alors jobard ou génial Antoine ? A vous de juger.
Extension du domaine de la loose, La Valtynière, 15,90 €
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