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Habemus bastard, après lui le déluge

Il y a eu au cinéma Léon Morin prêtre avec Belmondo qu’on aurait bien vu interpréter le personnage tout autant dans les ordres que le héros de ce Habemus bastard issu d’un texte original de Jacky Schwartzmann. Sylvain Vallée dont on aime le talent, le dessin est au scénario avec Jacky Schwartzmann et signe évidemment le dessin de cette usurpation d’identité qui va en faire voir de toutes les couleurs aux paroissiens que n’aurait pas reniés Mocky. Lucien devenu le père Philippe s’offre un diptyque dont déjà le premier tome est un bonheur de noirceur teinté d’humour, une cascade de personnages riches en caractère. Un curé que San Antonio, Dard et Don Camillo n’auraient pas renié.

Un tuer à gages qui dérape dans une chambre d’hôtel et se paye une nouvelle identité sous la forme d’une soutane façon clergyman. Pas le choix pour le très investi par la grâce qui en a buté le propriétaire. Camouflage rêvé, le père Philippe désormais curé de Saint-Claude dans le Jura royaume de la pipe de bruyère va tenter le diable. Le père Clément l’accueille et le mène à sa paroisse, Notre-Dame-de-l’Assomption en plein travaux. Presbytère et flingues importés, le père protège ses arrières, confirme à ses commanditaires que Philippe a retrouvé la raison et prend des vacances. Alors il a la foi père Philippe, une église pour lui tout seul sauf qu’il va falloir dire la messe, certes pas en latin mais tout de même. Comme il dit la religion c’est un un business autour de la mort, et c’est un peu son rayon.

Catéchisme, Colette qui gère pour le diocèse, une bande de merdeux qui pourraient bien se montrer dangereux, il n’est pas encore au paradis le bon père. Une cavale sous pression et le signe de la croix. On se régale aussi bien avec les dialogues que le dessin. Il va improviser le père devenu Philippe et pas toujours faire dans la dentelle. Mais le succès va frapper à la porte de l’église. Un comble. A relire plusieurs fois par plaisir pour apprécier les sermons de ce curé de choc qui a un bon fond. Sauf si on le cherche. Après lui le déluge.

Habemus bastard, Tome 1, L’être nécessaire, Éditions Dargaud, 19,99 €

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