Fred Bernard a, une fois de plus, endossé son costume de scénariste. Après le superbe conte pour enfants qu’il vient de signer, Le Secret de Zara, il est reparti pour une aventure sentimentale et d’action en Patagonie à l’aube du siècle dernier. Un couple saura-t-il résister à un environnement rude et violent quand l’amour pointe le bout de son nez ? Et quelle est cette bête monstrueuse qui décime les troupeaux ? On est pris aussi bien par le récit que pat le dessin d’Eddy Vaccaro (Les Gueules rouges) et les couleurs parfaites d’Anne-Claire Jouvray, point d’orgue d’une œuvre qu’on ne peut que lire d’une traite.
En 1897, l’Ouest américain n’est plus ce qu’il était. La Patagonie le remplace pour des aventuriers qui viennent grandir la troupe des gauchos. Antoine Jimenez et sa femme Maria sont embauchés par un riche propriétaire. Il s’étonne qu’une femme suive son mari dans un endroit pareil. Alberto a été chasseur de bisons mais c’est aussi un peintre talentueux. Son patron commence à se rapprocher de sa femme mais il s’aperçoit qu’Antoine la bat. Des vaches du troupeau sont agressées par une bête inconnue qui pourrait être un mylodon, espèce disparue eu surtout végétarienne. Alberto s’est mis à boire. Son patron trouve que Maria est un vrai feu follet. Près de la rivière la jeune femme se sent observé par un Indien qui lui laisse une petite statuette en cadeau. Ce qui fait enrager Alberto à qui son patron propose du temps libre pour peindre.
Une belle montée en puissance romanesque avec des personnages forts, un drame aussi dans lequel des destins se croisent et se remettent en question et feront des choix difficiles. Une œuvre subtile, sans temps morts, Fred Bernard sait trouver les mots justes, décrire des ambiances lourdes de sens que Eddy Vaccaro fait renaître au dessin. Une femme et des amours impossibles, une poésie entre autres liée aux paysages, un album qui accroche à chaque page.
Terre de feu, feux follets, Glénat, 20,50 €
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