Une histoire comme on les aime, une ex-adolescente BCBG, aux parents pour le moins plein aux as, devenue une bourgeoise accomplie, raconte à sa fille comment elle a voulu à tout prix faire du théâtre. Cours Florence est la dernière sortie des éditions La Valtynière, une chronique très bien vue d’un milieu et d’une époque, un récit pointu et drôle, émouvant car plus que possible. Comment renier sa caste sociale, si l’on peut dire, sans en perdre les avantages ? Emmanuelle Uzan a vécu semble-t-il une partie des aventures théâtrales de son héroïne. On sent le vécu, les détails qui révèlent que c’est aussi la vraie vie que la scénariste journaliste raconte sous le crayon de Pascal Valty. Un dessin qui lui aussi accroche, appuie là où ça peut faire mal ou rire. Sacré Agathe, on lui ressemble, en plus, un peu côté jeunesse désavouée ou inavouable. Sortie le 13 janvier.
Dans un salon de thé près du Bon Marché, la fille d’Agathe reconnait la célèbre actrice Clafoutis Dumont. Et est stupéfaite quand sa mère lui dit la connaitre. Oui, Agathe a fait trois ans d’études au cours Florence avec Clafoutis. IL faut bien que Agathe dévoile ce secret de famille qu’elle cache depuis plus si longtemps. A 18 ans elle a son bac et a le choix entre médecine et droit, puis au pire femme d’intérieur, question de milieu et de paternel, homme d’affaires très nanti. Mais c’est la scène qui attire Agathe qui est en plus douée. Quand elle débarque au Cours Florence elle comprend que la petite bourge va faire tâche dans le décor et elle s’invente une vie de miséreuse, loin de la Rolls qui la laisse à une station de métro du coin ou des 500 mètres carré de l’appartement familial. Sa meilleure amie va rapidement être Clafoutis avec laquelle elle va tenter de se faire admettre à la classe gratuite des Cours Florent, le best mais il faut être pauvre ce que son père a du mal à admettre.
Agathe a du talent, au moins un peu et y croit. Sauf qu’elle se plante totalement dans sa démarche et se piège elle-même. Des détails très drôles comme à l’époque, sans portable, la connaissance par cœur des numéros de téléphone, la frousse de Georges Marchais. Il y a aussi la réalité bien rendue des cours car Florence, c’est Florent, donc la référence. On a aussi aimé le descriptif du milieu, le VIe, Saint-Germain ou Rue de l’Université à Paris, où habitaient il y a longtemps de grandes actrices très connues dans de beaux hôtels particuliers. Bon, allez, c’était une autre vie, à croire qu’on a souvent croisé des Agathe ou des Clafoutis. Un très bon bouquin que l’on lit avec un vif plaisir.
Cours Florence, Éditions La Valtynière, 15,90 €
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