Une anthologie, un pavé somptueux, une anthologie, qui raconte naissance, faits et méfaits du tristement célèbre Joker, ennemi mortel de Batman. Mortellement souriant le Joker est apparu aux débuts des années quarante et n’a jamais vraiment cessé de lutter contre l’homme chauve-souris hormis brièvement dans les années soixante.
Le Joker annonce la couleur dans un premier épisode, Batman et Robin le garçon prodige, contre le Joker en 1940. Il sera accompagné de Catwoman. On va découvrir une espèce de clown au sourire ravageur, un peu l’Homme qui rit de Hugo version USA. Sauf que le Joker est un vrai méchant dont les victimes meurent en souriant, un rictus provoqué par le poison dont se sert le monstre. Il revient dans la foulée après un séjour en prison Bob Kane et Jerry Robinson sont aux crayons. Petit à petit le Joker occupe le terrain et en fait voir de toutes les couleurs à Batman et Robin. Les USA sont en guerre, le Joker aussi et emploient les grands moyens. Comme Batman il a son Joker-plane. Toujours battu il en perd même son sourire dans Plagié par le Joker encore sous le crayon de Robinson.
En 1965 on voit nettement que le Joker a évolué. Le clown fait le clown. Il se déguise en Charlot, en Marx Brothers. Dans la deuxième partie de ce recueil, c’est La guerre des nerfs. Le Joker continue son évolution. On le croit mort et bien sûr il ressuscite à chaque fois. En 1987, Catwoman et le Joker s’associe au moins brièvement. Alan Davis et Mike W. Barr signent l’épisode. Mais l’apothéose pour le Joker sera son apparition remarqué sur grand écran et le début du chapitre trois, La Ronde macabre. Nicholson lui donne un relief, une force incontournable. En prime le Joker est devenu le numéro un des ennemis de Batman. On atteint un paroxysme dans sa violence, ses manipulations, ses origines revues par Brubaker et Mahnke.
Si le Joker est un clown tueur, il peut, pour les amateurs de Stephen King, rappeler le héros de son roman Ça, un clown qui hante les égouts, une entité monstrueuse qui enlève des enfants. Ses dessinateurs ont su faire évoluer le Joker en le faisant devenir de plus en plus effrayant. Le Joker est un mégalo bon teint. Il se battra même contre Superman. Le Joker est éternel, un méchant angoissant que rien n’arrête, pas même finalement Batman.
Joker, Anthologie, Urban Comics, 25 €
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