Il fallait bien que Une Nuit à Rome finisse un jour. On savait que le tome 4 donnerait peut-être la clé du destin de Marie et de Raphaël que l’on accompagne, grâce à Jim, depuis leur premier amour à 20 ans. Aujourd’hui ils ont trente ans de plus, des bleus à l’âme, sont revenus à Rome, mais rien ne va se passer comme prévu alors que Raphaël fête ses 50 ans dans le tome 3. Incompréhension, ratés et dérapage, les deux amants d’une nuit sont désormais des « grands » qui vont aussi avoir à faire face à ce drame incontournable qu’est la perte de ses parents. Si on y ajoute le corps qui fait des siennes et a le hoquet, on est dans ce présent qui vous arrache définitivement votre jeunesse. Sauf qu’on ne se remet jamais d’avoir aimé à 20 ans et que l’amour lui reste une force envers et contre tout. Delphine signe des belles couleurs, comme d’habitude.
Il a fait un malaise Raphaël, dérouté Marie qui vient de perdre sa mère et qui culpabilise ne pas avoir été auprès d’elle à Sète. Tous les deux sont à Rome où Marie est coincée par une gréve d’avions. Elle fait appel à son ami Alexandre, pas revu depuis longtemps, pour l’aider à rentrer à Sète pour les obsèques de sa mère. Mais Raphaël est sur ses traces et la retrouve à l’aéroport. « Mauvais timing, mauvaise histoire », Marie part mais Raphaël s’accroche, la rejoint dans la voiture d’Alexandre. A Rome avec ses copains, Tatiana, la jeune femme avec qui Raphaël a eu une histoire d’un soir pendant sa soirée anniversaire, est furieuse de ne pas savoir où il est passé. Marie ne pourra avoir de voiture de location avant le lendemain. Alexandre l’installe, Raphaël s’en va.
Un tome 4 qui rebat les cartes et n’en sort pas tout à fait le même jeu. Histoire d’amour toujours mais à laquelle s’invitent parent absents, moralement, physiquement, que la mort vole à des adultes qui resteront sans eux des enfants perdus. La vie est cependant l’invitée de ce dernier opus, surprise. L’émotion que l’on sent très sincère chez Jim fait mouche. On s’est plus ou moins identifié au duo. Qui n’a pas eu un premier amour inoubliable, celui qui fait battre le cœur à jamais ? Jim a su mener à bien sa quête, son aventure intérieure finalement, ce qui n’était pas gagné. Raphaël est un amoureux, un père inquiet et pour cause, un cardiaque en puissance car à 50 ans c’est agence tout risque. Marie a souffert d’une enfance chaotique, a peur, se retrouve. Pour le reste, tout est dans le tome 4. Une Nuit à Rome a duré dix ans. On ne l’oubliera pas de si tôt et on va relire d’une traite les quatre tomes. Pour le plaisir.
Une Nuit à Rome, Tome 4, Grand Angle, 18,90 €
Articles similaires