Un coin paumé de Bolivie dans la montagne, un patelin, un gringo, un gamin et son père, à priori pas de quoi en faire toute une histoire ou une symphonie. Sauf que si c’est Matz qui se met à l’orchestre, la mélodie va jouer dans un registre plus proche du Te Deum que de la balade argentine. Comme c’est Philippe Xavier qui, en plus d’avoir mis son grain de sel dans l’histoire, a assuré la mise en images des notes sur la portée, avec leur Tango au Lombard on pouvait s’attendre à ce qu’il y ait de la rumba dans l’air raréfié de la Cordillère des Andes. Bingo pour Tango. Du cadavre dans la sierra, des comptes à régler, des menteurs en tout genre, du fric qui se promène, Matz et Xavier ont donné vie à un nouveau héros aventurier qui fait ses classes dans ce tome 1 et annonce la couleur avec force et brio pour la suite de ce qui pourrait bien devenir une série à succès.
Il se balade tranquille Tango, initie le jeune Diego aux souvenirs pré-colombiens sur les hauts-plateaux boliviens. Tout ce qu’il demande c’est qu’on lui foute la paix et au passage a une liaison avec la belle veuve Agustina qui tient le seul bar du coin. Mais quand le père de Diego, Anselmo, est agressé devant lui par une poignée de tueurs, Tango retrouve des réflexes mis en sommeil et casse le cou aux malfaisants. Ce qui ne va pas passer inaperçu dans le vaste monde et rameuter ses anciens associés, son ex comprise, qui ont un sacré compte à régler avec lui. Comme Anselmo n’est pas non plus tout à fait honnête, le mélange va vite devenir détonnant. En prime un privé, Mario, se mêle de l’affaire et on rebat les cartes à coup de flingues.
Un western contemporain, Tango (et pas Django !), c’est clairement revendiqué par Matz et Xavier. Le désert, la sierra, la ferme perdue, les méchants et la belle tenancière de saloon, les duels, il y a un peu de Rio Bravo, des Sept mercenaires, de L’Homme des hautes plaines ou de Johnny Guitare dans ce Tango. Il a un passé qu’il va assumer, raconte sa vie en voix off et a quand même un bon fond. Le héros pas vraiment pur, mais dur à cuire. Tango est charismatique, n’a pas vraiment un passé trop pourri, pas de drogue au menu dans ses convoyages maritimes. Donc tout fonctionne, bien cadré et dessiné avec la fougue, la précision, le réalisme et la sensualité qu’on lui connait par Philippe Xavier (Croisade, Conquistador, Hyver 1709). Bon cadrage aussi et découpage, efficace. On retrouvera la belle mais méchante Carmen, le privé Mario et Tango évidemment dans le prochain album, sachant que ce tome 1 est une histoire complète.
Tango, Tome 1, Un océan de pierre, Le Lombard, 14,45 €
On avait déjà signalé que La Sagesse des mythes, la collection consacrée à la mythologie…
Du vécu un peu amélioré mais qui sur le fond est passionnant et remarquable. Comment…
Récompensé par le Grand Boum-Ville de Blois, David Prudhomme préside la 41e édition du festival…
Un bel album ce qui est tendance, dos toilé, beau cartonnage et 240 pages, Mémoires…
On les suit de très près les éditions Anspach car c'est vrai on a un…
L’auteur et dessinateur de bandes dessinées Mathieu Sapin préside aux côtés de Michel-Édouard Leclerc le…