On l’avait découvert dans Spirou où ses créateurs signent la page 2. Walter Appleduck est l’œuvre du tandem mythique Fabcaro et Fabrice Erre. Un jeune cow-boy stagiaire, bien fait, bien mis, va faire un petit voyage initiatique au plus profond de l’Ouest sauvage américain. Il tombe sur Billy, l’adjoint du shériff qui devient son mentor. Pour le pire car il est sympa mais un brin demeuré, cow-boy quoi, et pas près de faire sa révolution culturelle. Ça c’était pour le tome un. Dans le second, Walter ramène Billy chez lui, dans la grande ville, qui n’avait pas mérité un cataclysme pareil. Il va lui falloir des explications de texte au digne fils de John Wayne. Bien dégagé derrière les oreilles, Billy va y mettre du sien comme ses déjantés de paternels toujours dans des gags demie-page qui pour l’album s’enchaînent. Sortie prévue finalement le 15 mai.
Dans la diligence qui entre dans la métropole, Walter flingueraient bien ces abrutis qui bouchent le passage. Pas touche, merci la civilisation. Il a amené une croupe de bison naturalisée, enfin presque, comme cadeau pour la mère de Walter qui lui fait un gentil discours de bienvenue. Il n’y comprend rien et est persuadé qu’elle est mexicaine. Idem pour le père de Walter décédé qui pour lui s’est barré acheter des cigarettes. Côté mixité des populations il ferait bien du nettoyage à la Custer, on ne se refait pas. Vive le génocide. Mais quand il rencontre la jolie Miss Grives il en oublie son amour de Miss Rigby. Un vernissage ? Pas question qu’il aille repeindre les volets. Quand il sait que c’est Miss Grives qui tient la galerie, il est prêt à se faire exploser ses trois neurones.
Tout est à l’avenant, l’œil glauque, le Colt facile, Bill considère que le parti pris est audacieux, phrase automatique. Supermarché temple de la consommation, il craque et retrouve Rascal Joe, ce qui le rassure. Une synthèse presque émouvante Billy qui symbolise la mort de la Frontière mais en rigolo, façon altermondialiste revisité. Casseurs, pilleurs, bonheur, les leçons se suivent et se ressemblent dans un surréalisme argumenté drôle et peaufiné. On aime Walter Appleduck et son Billy. Plein de trouvailles scénaristiques à la Marx Brothers ou Monty Python. Jeux de mots, astuces, on repasse sur les bulles et on en découvre toujours de nouvelles. Un grand moment de bonheur mais Billy va rentrer at home pour la suite des évènements. Complètement à l’Ouest Billy mais pas du Pecos.
Walter Appleduck, Tome 2, Un cow-boy dans la ville, Dupuis, 12,50 €
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