Il y a un peu plus d’un an Albert Uderzo nous quittait à 92 ans. Et c’est maintenant que le musée Maillol accueille la première grande exposition consacrée à son œuvre à Paris. « Uderzo, comme une potion magique » se tiendra au Musée Maillol du 27 mai au 30 septembre 2021.
Si Uderzo est considéré comme l’un des maîtres incontestés de l’âge d’or de la bande dessinée, il restait à découvrir l’immensité de son travail, le volume incroyable de ses personnages, de ses planches, de ses dessins. C’est ce que propose cette exposition inédite conçue et imaginée par la famille Uderzo et une équipe de spécialistes du monde muséal. Si Astérix y tient nécessairement une place de choix, l’exposition, au fil de quelque trois cents œuvres originales et documents personnels (une grande partie présentée pour la toute première fois au public) permet aux visiteurs de mesurer la diversité des styles graphiques de celui qui rêvait, enfant, d’être le Disney de la rue de Montreuil.
Du quartier populaire de la Bastille dans les années trente à la consécration quasi mondiale de son travail avec son ami et complice René Goscinny (380 millions d’albums d’Astérix vendus dans le monde), le parcours chronologique suivi par l’exposition révèle toutes les facettes d’un dessinateur d’abord proche de Disney, puis inspiré par les comics américains, jusqu’à devenir l’un des maîtres du 9ème art.
Le parcours initiatique mène enfin le visiteur jusqu’à Astérix le Gaulois. Découvrir en taille réelle les planches originales de ces aventures, parties prenantes de notre patrimoine nationale, confirme que la bande dessinée a toute sa place dans les musées du XXIème siècle. De larges séquences sont consacrées à Oumpah-Pah, véritable préquel d’Astérix tant sur le plan graphique que sur le plan scénaristique et à Tanguy et Laverdure, série d’aviation mythique où l’autodidacte qu’était Albert Uderzo a dû créer des avions totalement inconnus face aux Mirages III-C pour des raisons de guerre froide. Jamais Uderzo n’a été égalé par ses successeurs au dessin de Tanguy qu’il avait dû abandonner à cause du succès d’Astérix. Sans oublier non plus Jehan Pistolet à ses débuts avec Goscinny.
Le musée Maillol et Sylvie Uderzo, commissaire de l’exposition, assistée par Artcurial Culture, rendent un hommage à l’auteur francophone le plus traduit dans le monde, avec son ami René Goscinny. « Albert ne mesurait pas la réalité de son parcours, l’incroyable arc qui lui avait permis de partir d’un point zéro pour atteindre les étoiles. Nous retrouvant avec ses dessins, avec ses personnages et avec sa célèbre signature, nous nous sommes interrogées sur ce qu’il aurait aimé que nous fassions. Rendre un hommage à sa formidable carrière nous a paru être très vite une obligation, un besoin, une nécessité. Comme une potion magique. » ont conclu Ada et Sylvie Uderzo.
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