Give peace a chance, good morning Vietnam

Dans Une si jolie petite guerre, Marcelino Truong racontait les débuts de la guerre du Vietnam, l’américaine, celle qui va voir les USA s’impliquer dans un combat perdu d’avance et qui durera jusqu’à la chute de Saïgon en 1975. Dans ce second volume de ses souvenirs Marcelino Truong a quitté le Vietnam avec sa famille. En 1963 il débarque à Londres. Son père est conseiller à l’ambassade du Vietnam et sa mère européenne commence à déprimer face à une vie complexe d’expatriée aux racines perdues.

Londres 1963-751963-1975, on est dans les années rock et hippies. Londres vibre sous les guitares des Beatles et des Stones. Le Vietnam et sa guerre sont bien loin sauf pour les pacifistes. Marcelino, son grand frère et ses deux petites sœurs savent ce qui se passe dans leur lointain pays. La télévision scande ses journaux d’images violentes où Vietnamiens du sud, armée US et Vietcongs s’affrontent. Joan Baez chante avec Dylan. Le père de Marcelino quitte la vie diplomatique et travaille comme traducteur ou interprète. Sa femme vit mal son exil et déprime et les enfants se coupent d’elle. Les B-52 bombardent le Nord et les grands-parents vietnamiens de Marcelino viennent les voir en Angleterre. Ils leurs racontent la guerre au quotidien, les horreurs dans les deux camps. Marcelino va passer son bac en France.

En mélangeant très intelligemment vie personnelle, familiale et grande Histoire, Marcelino Truong comme dans Une si jolie petite guerre atteint le but souhaité. Il témoigne et raconte, rappelle ce qu’a été la guerre du Vietnam qui finira par la réunification sous régime communiste d’un pays qui n’avait plus connu la paix depuis l’invasion japonaise puis la guerre contre le France jusqu’en 1954. Les Américains avaient pris le relais croyant pouvoir s’élever en bouclier contre le communisme. Sauf que leurs boys ne voulaient plus mourir pour un pays dont ils n’avaient rien à faire. Scandé par des titres de chansons de l’époque le récit de Marcelino Truong est parfait, précis et sans faute. Une leçon qui permet de se souvenir dans les moindres détails d’un passé bourré d’occasions manquées. Une excellente couverture bien pensée.

Give peace a chance, Londres 1963-75, Denoël Graphic, 24,90 €

Give peace a chance

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