Lewis Trondheim a mis au monde une tribu. De femmes. Grand-mère, mère, fille et petite-fille se retrouvent sous le même toit par un concours de circonstances rapidement évoqué. Et bien sûr la coexistence ne sera pas des plus pacifiques. Des cadavres vont sortir du placard mais avec humour et finalement bienveillance. Mamma Mia, dont le titre rappellera sûrement quelque chose aux amateurs d’Abba et de Meryl Streep dans le film du même nom, autre histoire de mère et de fille, a fait ses preuves dans Spirou où elle continue à paraître. Un quatuor de drôles de dames sous le crayon d’Obion qui ne s’en sort pas mal du tout, trait léger, un brin caricatural mais pas trop, expressif.
Aurélie est au chômage et, flanquée de sa fille Emma, demande asile à sa mamie. Qui dans la foulée voit débarquer sa fille Sophie en rupture d’à peu près tout, larguée, et mère d’Aurélie. Il va falloir que chacune prenne ses marques dans un environnement un tantinet ringard. Autant dire que Sophie a été aux abonnés absents, éternelle adolescente perdue dans des paradis lointains. Il va falloir ruser pour que les quatre mousquetaires n’aient pas tendance à se prendre pour Milady à tour de rôle. La plus jeune sera la voix de la raison, franche et confrontée à ce qu’elle risque de devenir. Elle va mener la danse sans états d’âme.
De la tendresse car elles s’aiment bien sûr, avec Sophie qui ruse et ne veut pas s’avouer que sa vie n’est pas une réussite, Aurélie qui rame et aimerait donner à sa fille un bel avenir, et la Mamie terrible qui règne sur la troupe. On voit passer quelques mecs, faut bien mais des compliqués. Pères célibataires, livreurs, il faudra bien que la série se masculinise. Pour l’heure, les gags sont bien vus, drôles avec une pointe de sensibilité sympathique.
Mamma mia ! Tome 1, La Famille à dames, Dupuis, 9,90 €
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