Quand on parle BD italienne, sans en fait qu’on sache à l’époque qu’elle l’était, on se souvient vers 1965 surtout de Pepito, Akim, Tartine, Tex ou Rodéo. Il y avait aussi au même moment, Superino au moins en Italie, série mythique à laquelle la maffia napolitaine a fait un sort et qui malgré la volonté de Charles Dupuis n’a jamais paru en France. Lewis Trondheim lui a redonné vie à juste raison, l’a réadaptée avec la complicité graphique de l’excellent Nicolas Keramidas sur de très belles couleurs comme d’habitude de Brigitte Findakly. Superino selon Trondheim, c’est un Batman Superman transalpin en très déjanté, un brin niais, poète à ses heures. Du charme, de l’humour, des dialogues ciselés, drôles, si il n’avait pas existé, Trondheim aurait pu l’inventer. A noter que Lewis Trondheim fait des histoires à Montpellier, à Pierres-Vives où il s’expose avec humour depuis le 13 octobre 2022 jusqu’au 28 janvier 2023.
New Napoli, Superino combat le crime, les brigands qu’il qualifie de Mandrin. Première cible une méchante femme masquée qui en attaque une autre mais pas masquée pour la voler. Mais qui est vraiment la voleuse? Superino, roi de la gaffe ? Le commissaire Cochonou en a ras le bol. La brigandine n’est autre que sa femme. Les prisons sont pleines grâce à Superino qui livre la délinquante masquée, Robinetta, à la surveillance de Dino Dimarco, le milliardaire et à sa terrible mère. Cohabitation difficile mais un nouveau nom pour la Wonder Woman, Supergazza. Dimarco alerte Superino dès qu’un méfait a lieu. Direction les quais et Superino lâche son poing vengeur multi-faces.
Quatre cases par place dans un format qui fonctionne, un héros qui se prend souvent les pieds dans la tapis, Superino est une synthèse, maladroit, courageux. Qui est le méchant ? Des pubs pour le magasine ou des jeux entrecoupent les histoires, le tout donnant évidemment un côté très rétro à cette fantaisie burlesque très réussie en forme d’hommage.
Superino à la rescousse ! Dupuis, 14,95 €
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