Un doublé qui va valoir le détour, la sortie BD du second acte le 3 juin du Transperceneige, Extinctions, signé par Matz et Jean-Marc Rochette avec, avant, le 29 mai, celle de la série Snowpiercer sur Netflix après sa diffusion aux USA sur la TNT. Il y a un an on avait découvert Extinctions, un préquel pour enfin savoir pourquoi le Transperceneige s’est lancé dans sa course folle et, surtout, par qui et comment il a été construit. Mais pour monter dans ce train d’enfer, les places sont chères. Il faut un billet magique qui est très recherché alors que le monde est victime d’un drame nucléaire majeur provoqué par des écolos capables du pire au point même de vouloir rendre la Terre à son propre destin, sans humains. On retrouve au dessin évidemment Jean-Marc Rochette et au scénario avec lui, Matz, un maître de la bonne histoire, celle qu’on aime et qui fait vibrer, bien construite, atypique. Extinctions va donner envie de se replonger dans la série depuis le début tout en se connectant sur Netflix.
Steve et son fils Jimmy sont arrivés dans un village paumé où ils ne passent pas inaperçus. Ils apprennent que le train a changé de route et qu’ils doivent embarquer à Denver grâce à leurs billets. Désormais la Terre est condamnée à un hiver glaciaire. Ceux qui ont lancé des ballons dans l’atmosphère sont les mêmes que ceux qui ont saboté les centrales nucléaires. Pendant douze ans la Terre sera gelée, les hommes exterminés puis les températures remonteront. En Amazonie, les écolo-terroristes préparent leur survie sous la terre pour mieux la repeupler plus tard. Le Transperceneige poursuit sa route et remplit ses wagons sous les ordres de son créateur Monsieur Zheng en créant des mouvements de panique parmi la population qui se sait sacrifiée. Jimmy et Steve récupèrent Sophie sur la route qui fuit des villageois agressifs. Le trio est suivi par un homme armé. Nouvelle escale mouvementée à Barcelone pour le train. Les écolos connaissent leurs premiers problèmes de fonctionnement. Marcio, le leader, ne fait pas de cadeaux à ses ouailles.
Matz a maintenu un suspense total avec des rebondissements, des ouvertures, des pistes fausses ou pas. Le cadre définitif est en place mais il faudra encore un acte pour se raccrocher à la version mère du Transperceneige. On est toujours aussi bluffé par le dessin de Rochette qui atteint une totale maîtrise de l’émotion. Frissons garantis et pas que de froid, personnages ambigus et dangereux, l’utopie risque de se heurter à des réalités très humaines, jalousie, soif de pouvoir et ambition mortelle. Il mène un train d’enfer ce Transperceneige. Un second acte que Matz met en scène avec efficacité. Un pamphlet aussi contre la bêtise humain et sa course infernale vers sa propre perte.
Transperceneige, Extinctions, Tome 2, Casterman, 16 €
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