Toubab, espoir et tolérance

Une expérience comme on en vit peu mais qui devrait justement être plus fréquente. Confronter deux mondes comme celui très pragmatique, individualiste, égoïste qu’est le nôtre et celui d’une Afrique qui partage, est attentionné, danse sans fausse pudeur loin des images d’Épinal éculée, c’est le fond même de ce récit plein d’espoir et de tolérance. Toubab est signé par Núria Tamarit (Le Conte du Genévrier) et raconte avec simplicité, passion, objectivité une rencontre où rien n’était gagné d’avance.

Toubab

Une mission humanitaire au Sénégal, une mère y emmène sa fille ado branchée à tous les systèmes possible sur le net. Sauf que rien ne passe dans la brousse et cure de désintoxication involontaire. Toubab, c’est un Blanc mais n’a rien de désobligeant. Le centre culturel a besoin de se refaire une santé. Avec les moyens du bord pour rebâtir les murs. On danse pour communiquer, sans honte. La jeune Mar que sa mère Erin obsède par la prise régulière de médicaments divers commence à s’habituer mais fait des gaffes involontaires. On oublie la notion de productivité et on ne fait pas la différence avec les Tongs pour filles ou garçons. De toute façon on se sert de ce dont on a besoin.

On dira que c’est une vraie philosophie de la vie face à une fuite éperdue vers des fausses raisons de vivre. La complexité intellectuelle d’un Occident ravagé et malade de lui-même. Toubab donne non pas une leçon mais offre un regard franc et simple sur une réalité occultée. Une découverte qui ouvre vers des horizons joyeux. Il n’y a pas de médiocrité ni d’hypocrisie dans le travail de Núria Tamarit. Ces personnages sont avant tout sincères et c’est pour cela qu’on les aime.

Toubab, Les Aventuriers de l’Étrange, 19 €

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