Nicolas Juncker nous avait prévenu quand on l’interrogeait sur les édifiantes Mémoires du Dragon Dragon qu’il a collectées et publiées : « Dragon est un héros qui est aussi un anti-héros avec de gros défauts impardonnables, la couardise, la lâcheté, le mensonge, il est voleur et a en prime une obsession sexuelle débordante. » Le tout débute en pleine bataille de Valmy, théorique victoire de la Révolution en 1792, et sous le crayon très éclairé de Simon Spruyt (une exposition des planches de Dragon Dragon est programmée jusqu’au 18 juin 2022 à la galerie des Arts Dessinés à Paris). Dragon c’est un curieux dragon, un opportuniste qui a des neurones en forme de sexe, un faux risque-tout. Sur fond de grande Histoire il va côtoyer à plus d’un titres grands et petits noms, voler vers la victoire. Déjà au moins celle d’avoir conquis dans une charge épique le cœur de ses lecteurs.
29 avril 1792, panique à Marquain près de Lille, les Autrichiens culbutent l’armée française. Le général français Dillon tente d’enrayer la panique et Dragon, tout autant français, met une balle dans la tête de l’excité. Dragon se fait la malle sur son cheval suivi par le jeune Anselme qui au passage est l’un de ses nombreux amants. Entre dragons après tout. Ensuite c’est Lille pour les deux hommes qui rejoignent leur régiment et raconte au capitaine leur retraite. Dragon enjolive, mime, mais le capitaine l’a vu tirer sur le général. Et en prime pousser ses hommes à fuir. Un trouillard le dragon Dragon, et un meurtrier. Qui se justifie et menace car le capitaine on ne l’aime pas non plus chez les dragons. Une balle perdue ça c’est vu. La preuve. S’y ajoute aussi quelques relations coupables entre les deux hommes. Il craque le capitaine et Dragon peut assister à la pendaison des déserteurs dont il aurait dû faire partie.
Un chat à neuf vies qui retombe toujours sur les pattes de son cheval, le dragon Dragon. Un manipulateur involontaire qui sait se protéger, devient un héros car Anselme a témoigné en sa faveur, le gratifiant même de celui qui a voulu éviter la panique. Ce n’est qu’un début car la bataille de Valmy se prépare. On le verra, c’est apothéose pour Dragon, synthèse vivante de l’erreur humaine, qui va rencontrer les fils du duc d’Orléans dont un futur roi. Sans oublier Danton et quelques babioles du trésor royal. Mais où va-t-il chercher tout ça Nicolas Juncker qui déjà avait concocté un 13 mai 1958 revisité dans Un Général des généraux avec Boucq ? Tout ce qu’on lui souhaite c’est le succès, mérité, sabre au clair.
Les Mémoires du Dragon Dragon, Tome 1, Valmy, c’est fini, Le Lombard, 14,75 €
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