Quand un microbe, pas un virus, non un gentil bacille par exemple a un flash pour la belle Maureen O’Sullivan, la Jane de Tarzan dans le film de Van Dyke, la face du monde va en être changée. En douceur avec humour et Toajêne va tout dire sur cette rencontre improbable sortie des esprits taquins de Bruno Bozzetto et Grégory Panaccione. Et en plus, il est moche le bacille mais a un grand cœur, ce qui va en plus lui attirer des ennuis. Cocasses bien sûr. Une petite merveille estivale cet album déluré.
On peut être un microbe et aimer les maths. Se prendre même pour un génie du monde de l’infiniment petit contagieux. Il se pose des questions au cœur de sa jungle humide. Il est tristounet quand soudain les cieux lui parlent façon Jeanne d’Arc ou Bernadette. Moi Tarzan, toi Jane. Sur grand écran illuminé. Le flash pour le microbe. Moatarzan, véjétariêne, Toajêne, son vocabulaire en prend un coup. Et le rêve commence. Il faut qu’il retrouve Toajêne, sa dulcinée mais avant tous les micro organismes doivent lui obéir quand il pousse le cri qui tue ou pas. Il apprivoise sa Tchita mais se fait enlever par une pipette vers le monde des humains. Dans un labo son sort va peut-être révolutionner l’univers en proie à une épidémie gravissime et protéiforme.
On l’adore ce microbe cinéphile avec ses grands yeux et à visage humain. Et qui parle aux scientifiques dont le célèbre professeur Krass n’a qu’un œil. Aurait-il des pouvoirs Moatarzan, son nom désormais ? Mais où sont ils allés chercher tout ça les deux compères ? Un petit délire comique, subtil, poétique, frais. Il y a même une morale que l’on vous laisse découvrir, surprise. Un album fait pour le bonheur, c’est rare. Et le dessin de Panaccione (excellent Chronosquad) a un petit côté Idées Noires sympa en diable.
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