C’est un nom qui a toujours plus ou moins sommeillé dans nos mémoires. Philippe Auguste, en fait Philippe II, a eu la chance d’être surnommé d’un qualificatif facile à retenir. On se souvient aussi de lui parce qu’il était le sournois allié de Jean Sans Terre qui voulait piquer le trône à son frère, Richard Cœur de Lion, mis en geôle par les Autrichiens au retour de croisade. Pour plus d’infos voir le Robin des Bois avec Errol Flynn. Reste cependant que ce brave Auguste a beaucoup fait pour le royaume de France, si ce n’est qu’en agrandir les contours et s’opposer aux voraces Anglais. Cet album qui lui est consacré remet son règne en perspective. Mathieu Gabella, Étienne Anheim et Valérie Theis étayent bien le débat mis en images très correctement par Michael Malatini.
En 1165, c’est un fils inattendu Philippe, celui de Louis VII déjà vieux. Il va être élevé dans l’esprit d’une monarchie toute puissante face à ses vassaux dont fait partie le roi d’Angleterre. Pendant que les royaux pères dont Henri II Plantagenêt discutent, les princes dont un Richard au cœur bien accroché sympathisent mais le petit Philippe a déjà des idées bien à lui. Colérique, autoritaire, il est sacré roi et commence à remettre de l’ordre entre autres en Flandre. Il tente de se réconcilier avec la Champagne. Roué il sème le doute parmi ses adversaires. Il ruse Philippe, et ça marche. Ce sera ensuite la croisade dans laquelle l’embarque Richard pour lequel il semble avoir un affection certaine. Richard devient roi mais tout ne se passe pas vraiment bien entre eux à Jérusalem. Malade, Philippe prend Acre pour la forme et rentre à la maison. Richard reste mais est fait prisonnier au retour. Philippe en profite et attaque la Normandie. Quand Richard rentre, il est en colère.
Sans Richard, Philippe aurait-il été Auguste ? Pas sûr. Il y aura aussi Bouvines, sa victoire. Philippe enverra son fils Louis à la conquête de Londres. Mais il le laissera tomber par politique pure. Un grand roi Philippe Auguste ? Il faut lire le dossier qui clôture l’album et comparer les cartes de France du début et de la fin de son règne. On comprend qu’il a bâti à sa façon la France et surtout réduit à la Guyenne les fiefs anglais alors qu’ils représentaient au départ la moitié du territoire. Un roi bâtisseur de royaume à redécouvrir dans cet album passionnant.
Ils ont fait l’Histoire, Philippe Auguste, Glénat-Fayard, 14,50 €
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