Les envoûtements du Sud profond dans les années 30, sur air de jazz et de passion pour la musique, pour acquérir un talent et un génie que seul le diable où l’un de ses sbires peut accorder mais pas sans payer le prix fort. Avery’s blues est sorti en 2016 et Steinkis lui redonne une nouvelle livrée. Comme on n’en trouve pas trace sur Ligne Claire et qu’on a une grande admiration pour la dessinatrice Núria Tamarit (Le Conte du Genévrier, Toubab) on en fait la chronique charmé par l’histoire d’Angux au scénario. On a en mémoire Love in vain qui raconte la vie de Robert Johnson par Mezzo et Dupont cité à plusieurs reprises dans cet album qui n’est pas sans liens avec le destin d’Avery.
Il boit comme un trou Avery et se fait virer du bar où il joue de la guitare. Il s’arrête pour jouer sous un arbre quand approche un curieux personnage entouré de corbeaux. Ironique l’homme en noir qui n’a rien à faire de l’âme d’Avery prêt à la lui vendre contre le succès. Mais il s’en moque le Mephisto du Sud. Il en veut deux, la sienne et celle d’un innocent, une âme pure. Rendez-vous est pris lors de la prochaine nuit de lune noire pour le pacte. Mais si Avery se dérobe, alors il prendra les deux âmes sans contrepartie. Dans un village un gamin lui emprunte sa guitare et Avery comprend qu’il a le parfait candidat. Contre deux bouteilles de Bourbon il embarque Johnny mais le temps presse. Ils manquent un train pour aller plus vite, tombent sur un pasteur qui les met en garde contre le Klan qui chasse les Noirs. Pendant la nuit ils sont tous les trois agressés mais le pasteur est capturé.
Devenir une légende, Avery n’en demande pas plus au diable. Il va y avoir d’autres rencontres aux réminiscences cinématographiques, des truands en tenues de bagnards. Le duo Johnny-Avery n’est pas au bout de ses peines. Plusieurs surprises et de taille relancent le débat de cette histoire sans oublier la savoureuse part diabolique qui hante le voyage au bout de l’enfer plus qu’on n’aurait pu le croire. Superbe.
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