Il était dernièrement à Genève pour les 25 ans des éditions Paquet. Seiho Takizawa se passionne pour l’histoire de son pays le Japon tout au long du second conflit mondial. Il raconte plus particulièrement cette fois le destin de ces pilotes qui vont se battre dans le Pacifique pour ensuite tenter de défendre leur territoire contre les bombardiers US. Dans Sous le ciel de Tokyo, Takizawa fait vivre le quotidien d’un jeune couple dont le mari est pilote de chasse. Tout son art est encore une fois évident dans le dessin des scènes aéronautiques, des plans et de la mise en page. Côté scénario le rythme est parfois ponctuées de quelques langueurs romanesques qui permettent de mieux appréhender la réalité de ce couple que la guerre peut broyer à tout moment.
Il revient de Birmanie où il s’est battu depuis 1943. L’aviation japonaise n’est plus maîtresse du ciel face aux progrès des USA avec leur Liberator B24 invulnérables. Les Lightning sont eux-aussi difficiles à combattre. Le capitaine Shirakawa va être rapatrié pour conseiller grâce à son expérience les ingénieurs du centre d’essai qui travaillent sur les nouveaux avions japonais. Il retrouve son instructeur le commandant Natsuki à qui il confie que leurs avions sont de moins en moins fiables. A Tokyo il peut enfin reprendre la vie familiale auprès de la douce Mariko même si il se sent après tant d’années de guerre et d’absence un étranger dans la maison. Il se souvient aussi du conflit avec son père qui aurait voulu qu’il ne soit pas au front ni dans l’aviation. Shirakawa part dans le nord du pays tester un chasseur sur patins capable de se poser dans la neige.
La juxtaposition de la vie familiale et de la vie militaire du héros est judicieuse. Il y a une part d’humanité d’autant plus forte que la mort fait partie du quotidien. Vol de nuit, bombardements, approche du principe des kamikaze avec prototype des fameux bombes volantes, les B 29 qui rentrent dans le jeu, ce premier tome offre un superbe perspective des avions japonais qu’on ne trouve que dans les albums de Romain Hugault qui avoue avoir une passion pour leur design. Takizawa trace un tableau intéressant et inédit mais sans vraiment toucher au contexte politique de l’époque.
Sous le Ciel de Tokyo, volume 1, Delcourt Tonkam, 7,99 €
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