Une des pages les plus ambiguës, cruelles de l’histoire des États-Unis. En 1941, après Pearl Harbor, tous les citoyens américains d’origine japonaise, et encore plus les Japonais qui vivent aux USA, sont arrêtés avec leur famille et placés dans des camps d’internement. Toute la côte Est devient une zone de guerre. En fait, Roosevelt en tête face à la pression de l’opinion publique et politique, commet un acte anti-constitutionnel par peur d’une 5e colonne japonaise fidèle à son empereur et donc danger intérieur potentiel. Nous étions les ennemis raconte la vie d’une de ces familles japonaises qui, de camp en état lointain, va être soumise à ces conditions arbitraires. C’est d’après les souvenirs de George Takei, que tous les cinéphiles connaissent comme le capitaine Hikaru Sulu de Star Trek, qu’a été conçu cet album, roman graphique précis, objectif, écrit aussi par Steven Scott, Justin Eisinger et dessiné par Harmony Becker.
Une vie au quotidien derrière des barbelés, dans un pays libre qui va tirer un trait sur ses principes, le regretter bien plus tard et s’excuser il n’y pas très longtemps par la voie de Bill Clinton ou Obama. Il y aura un choix à faire, remplir un questionnaire de loyauté, parfois rejeter la nationalité américaine pour certains qui vont rester fidèles à l’Empereur et rentrer au Japon choqués par l’attitude américaine. D’autres nombreux intégreront l’armée et se battront en Europe contre l’Allemagne. Au total une histoire de préjugés si ce n’est acceptable, au minimum dans le sens des évènements de l’époque, le traumatisme de Pearl Harbor et la paranoïa américaine qui craignait même bombardements et débarquement nippon. Qu’a fait la France en 1940 ? Elle a interné dans des camps les étrangers dont des Allemands anti-nazis, des Républicains espagnols réfugiés, pour les livrer ensuite aux nazis. Ces Américains d’origine japonaise seront 120 000 à être internés dans des conditions difficiles mais sans violence heureusement, libérés en 1944 et 45. En 1988, Jimmy Carter fera ouvrir une commission de travail en vue d’une réparation morale et financière qui aboutira. George Takei raconte une enfance marquée à jamais que l’on découvre à travers un épisode de l’Histoire tout à fait à même de se reproduire où que ce soit dans le monde et en plus terrible encore.
Nous étions les ennemis, Futuropolis, 25 €
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