Alors que vient de sortir le tome 2 des Faucheurs de vent dont les héros sont des pilotes en pleine grande guerre, le tome 9 de 14-18 traite à sa façon le même sujet. On retrouve les héros tous originaires du même village en juillet 1918. Enfin ceux que la guerre a épargnés. Un avant dernier épisode que Eric Corbeyran et Étienne Le Roux traitent avec force et authenticité comme d’habitude. Ils y ont ajouté un trafic de drogue qui permet à un pilote de voler sans la peur au ventre. Une anecdote possible mais difficile à vérifier. Un point certain, la cocaïne circulait largement entre autres parmi les troupes britanniques au point d’avoir effrayé le gouvernement anglais de l’époque.
Une infirmerie en juillet 1918 dans la Somme. Un pilote vole des médicaments. C’est un Américain qui a peur de se faire tuer et qui se drogue pour tenir le coup. Un pilote français, Sam, lui propose de l’aider mais ce ne sera pas gratuit. Mason adore voler mais la peur le submerge. Seule la cocaïne lui donne des ailes. Dans les tranchées Maurice continue à dessiner pour Nini qui travaille aux champs. Il lui parle des avions, des Zeppelins. Dans une maison abandonnée Maurice et ses copains trouvent la carcasse d’un cheval et une petite fille dont s’était la monture. La section est rejointe par les troupes américaines et des chars. Émilie la petite fille raconte comment est mort son cheval Cannelle. Maurice la ramène à son père qui est pharmacien et qui le remercie en lui donnant des médicaments parmi lesquels il y a de la drogue. Soldats US et français fraternisent. Dans le ciel Mason accumule les victoires quand il est sous cocaïne. Maurice récupère le stock qu’il avait échangé à Sam. L’offensive va commencer.
Pierre et Maurice seront-ils les seuls survivants à la fin du conflit ? On a encore un album pour le savoir. Cet épisode aérien replace aussi l’aviation dans son contexte et la place importante qu’elle prend depuis 1916. Elle sera le fer de lance de la guerre suivante mais n’est pas un long fleuve tranquille pour les pilotes qui sont souvent rapidement abattus. Le dessin ne varie pas d’une ligne et c’est bien. Une bonne documentation et des décors dont le réalisme sait restituer toute la violence et l’horreur de cette guerre.
14-18, Tome 9, Sur la terre comme au ciel (juillet 1918), Delcourt, 14,50 €
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