Des petits truands et un braquage raté avec un des leurs grièvement blessé, une planque dans une casse tenue par un ancien boxeur, un boss sans pitié, Succombe qui doit est un polar noir à souhait comme on dit. Rica et Antoine Ozanam ont bâti une histoire à la fois de haine et de vengeance parfaitement maîtrisée et bourré de surprises.
Ils sont quatre, trois types et une fille. Son petit ami a l’estomac perforé. Il se sont réfugiés avec leur butin dans un cimetière de bagnoles, histoire de faire disparaître la leur. Un ancien boxeur qui a eu le tort de ne pas accepter de se coucher dans son dernier combat est le propriétaire de la casse. Un redoutable, mine de rien, dont la fille a payé cher son erreur. Petit à petit, il gagne la confiance des jeunots et raconte sa vie à un journaliste qui le piste depuis quinze ans et qui aurait mieux fait de s’abstenir de passer le voir. Quand l’homme de main de leur commanditaire vient ramasser le pognon il va y avoir des embrouilles majeures et sanglantes. Mais le meilleur reste à venir. Surprise, surprise, le grand méchant loup est peut-être le petit chaperon rouge. Les pistes se croisent et laissent des traces sanguinolentes. Une vengeance se déguste froide.
On s’accroche aux branches. D’un polar relativement classique sur le fond, Ozanam a fait une variation sanglante qui part en vrille avec talent et ne fait pas dans la dentelle.Il y a des phénomènes dans ce Succombe qui doit. Beaucoup de psychopathes et pas en herbe.Des redoutables qui vont avoir des interférences définitives dans leurs destins. Violence à tous les étages que Rica magnifie par un dessin étonnant de puissance évocatrice. La couleur y fait aussi beaucoup. Un coup au cœur.
Succombe qui doit, Casterman KSTR, 18 €
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