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La Fille du puisatier, Pagnol pur et tendre

Adapter Pagnol en BD n’est pas toujours aisé. On dira que certaines de ses œuvres s’y prêtent mieux que d’autres. C’est un peu l’impression que l’on a avec La Fille du puisatier (qui rejoint la collection Marcel Pagnol chez Grand Angle) écrit, tourné par Pagnol en 1940 Armistice comprise. Fernandel, Raimu, Josette Day les images et les décors s’imposent à la mémoire collective au moins de certaines générations ou passionnés de Pagnol. Avec cet album si on retrouve Eric Stoffel aux textes très pointilleux sur les dialogues, on ne recolle pas vraiment avec l’ambiance Pagnol ce qui est peut-être dû en partie au dessin trop moderne de Emilio Van Der Zuiden par contre bouleversant dans Les Anges d’Auschwitz ou pertinent dans L’Héritage Wagner. Est-ce que Pagnol est un registre trop complexe, apparemment léger si même très dramatique, trop ensoleillé ? Difficile à dire mais évident à voir avec certains personnages titres de l’album.

1939, Aix en Provence Patricia traverse le ruisseau dans les bras d’un beau blond et tombe sur l’aide de son père Pascal qui creuse des puits à la dynamite. Déjeuner de fête car Paulette a 18 ans. A son départ Pascal se confie à son aide Felipe, sur son mariage, ses filles, son veuvage, Patricia qui a élevé ses sœurs. Qui pendant ce temps retraverse le ruisseau dans les bras du blond qui est fils du bazar Mazel. Il a en plus une moto ce qui va les rapprocher. Paulette est couturière. Mazel est pilote militaire et un grand meeting se prépare à Salon de Provence où est l’École de l’Air. Pascal lui pense au mariage de sa fille mais avec qui ? Felipe qui a fait un héritage se voit bien l’épouser. Mais encore faut-il qu’il lui plaise. Felipe se propose de l’amener au meeting car il a acheté une automobile.

La suite même si on n’a pas vu dix fois le film on la connait. Paulette et Fanny même combat et Jacques Mazel Don Juan bellâtre au sort funeste provisoire. Quand à Felipe c’est le modèle type du brave type chez Pagnol, un peu niais mais gentil. Manipulations, traîtrise, rebondissement, pitchoun, la guerre de 1939, tous au front, mère jalouse style Honorine. De belles phrases comme « maintenant je comprends qu’il faut se méfier des gens qui vendent des outils mais qui ne s’en servent jamais ». Du Marcel Pagnol pur et tendre, comédie finalement assez proche de la trilogie, l’aviation a remplacé la marine.

La Fille du puisatier, Collection Grand Angle, 17,90 €

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  • Cette série BD magnifique sur les premiers tomes m'a perdue en raison des styles trop différents d'un album à l'autre. Dommage.

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