Thelma et Louise version encore plus trash et déjantée, Dolly Sanchez et Lanoya O’Brien ont décidé que rien ne pourra les arrêter dans une Amérique qui part en live. Elles tuent pour le fric mais ne sont pas les seules sur le coup. Viva Las Vegas, on va s’y flinguer façon grand siècle, en couleur et en stéréo. Au dessin Jef (l’excellent Corps et âmes) qui a un sens inné des visages marquants et un joli coup de crayon pour créatures diverses en mal d’affection. Au scénario, c’est Steve D qui sévit, en pleine forme, trace au scalpel une Amérique qui a mal tourné mais dans tous les sens. Du nerveux qui dégage, on s’accroche aux machines à sous.
Elles ont rendez-vous avec Yakub Dreamovitch à Vegas. Dolly et Lanova récupèrent une mallette pendant que le sergent Nolti et le clebs qui fume Country Joe sont en route pour le Nevada à leurs trousses. Un contrat est mis sur la tête d’un tueur de pédophiles, un certain Saint-Pierre. Les filles ont 200 000 dollars et des photos de leur cible, Superwhiteman. Sauf que c’est lui le tueur, un extrémiste facho blanc. Il le cherche son Saint-Pierre dans les casinos alors que le tordu le cherche aussi mais pas dans les mêmes boites. Mais une indic balance une piste au duo fatal. Elle a trouvé Superwhiteman qui est au Mob’s Choice où débarquent Dolly et Lanova. Manque plus que le flic et l’échappé des 101 Dalmatiens. La fête va pouvoir commencer avec en Yakub Dreamovitch que personne ne connait et qui veut la peau de l’assassin de son frère. La boucle est loin d’être bouclée.
Et en avant la musique sur mini-K7, c’est rétro Gun Crazy, et déjanté total. Tout part en vrille, il y a du tueur en pagaille, un type qui ressemble au clown de Ça, du cadavre à volonté, tout se bouscule, se mélange. On y ajoute un grand sorcier à chapeau pointu façon Klan qui n’est autre que… Non, on se tait, sinon on va s’y perdre car une chatte ou le Dalmatien aurait du mal à y retrouver ses petits. Mais on y arrive quand même. C’est psychédélique, Starsky et Hutch, Deux flics à Miami, Las Vegas Parano, Very bad trip, Tarantino avant l’heure et influences variées. Le final fait dans le grandiose. Du lourd qui en met plein les yeux.
Gun Crazy, Tome 2, Glénat, 19,50 €
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