24 août 1572, la Saint-Barthélemy. Paris est à feu et à sang. Le roi a décidé, un peu malgré lui, de faire massacrer les Protestants. Sous une forme romanesque avec un héros parpaillot qui veut sauver le futur Henri IV, Pierre Boisserie et Eric Stalner ont signé une trilogie dont le premier tome mettait en place personnages et action, grande Histoire. L’église catholique et le roi qui est censé être d’émanation divine ne pouvaient accepter une religion novatrice, ascétique qui remettait en cause leurs pouvoirs et au passage le massacre leur permettait de faire un nettoyage au sein d’une noblesse rebelle. Le massacre voulait éradiquer le protestantisme aussi bien à Paris que dans toute la France. Il y aura environ 30.000 morts et le pouvoir royal n’arrivera pas à maîtriser le peuple ivre de sang, un classique qui se reproduira sous la Terreur mais au nom d’une autre cause.
Des morts par milliers, Élie noble protestant doit pour sauver sa peau endosser l’uniforme d’un soldat catholique. Il cherche son frère et sa sœur enlevés dix ans plus tôt. Il doit retrouver Henri de Navarre alors que le duc d’Anjou, principal instigateur du massacre méprise son frère Charles IX. Élie sauve du viol une jeune femme et se fait blesser. Le duc de Guise ordonne de continuer les massacres. Le vrai coupable serait Coligny qui voulait détrôner Charles IX. Élie avec l’aide d’une proche de Catherine de Médicis veut retrouver Henri à qui on demande de renoncer à son trône en Navarre. Clément, le frère d’Élie disparu, est devenu un catholique fanatique. En coulisse la reine mère tire les ficelles et prépare la suite.
Du sang et des larmes, avec une palette d’acteurs connus ou pas bien mis en scène dans des décors imposants. Eric Stalner excelle dans le genre une fois de plus. Son dessin est imposant et apporte la fureur nécessaire à ces moments horribles et d’exception. La Saint-Barthélemy est le sommet des guerres de religion, d’une guerre civile au nom de dieu. Pierre Boisserie en rappelle avec un ton juste toute la violence. On sait que Navarre s’en sort mais quid de la famille Sauveterre ? Très efficace.
Saint-Barthélemy, Tome 2, Tuez-les tous ! Les Arènes, 15 €
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