Quand on feuillette Le Tambour de la Moskova, c’est un peu comme si on ouvrait une boite de soldats de plomb. De l’Empire bien sûr. Beau gosse au tendre profil, le petit tambour va vivre l’épopée impériale, se retrouver à Moscou en flammes, faire la retraite de Russie, on en passe côté Cosaques. Simon Spruyt a très finement mis en scène un récit pourtant dramatique qui ne cache pas son jeu, riche en émotion et en couleurs. Vincent le tambour serait-il l’ange de la miséricorde dans un monde de sang et de mort ? Une fresque émouvante, dont le trait joue à merveille des reliefs des visages, des trognes des soldats, des espaces enneigés, des batailles sans pitié.
1812 Borodino, les grognards chargent au son du tambour, et se font tuer ou tuent. Le petit tambour Vincent s’en sort. Son caporal de chef fait les comptes quand passe l’Empereur qui semble sourire à Vincent, l’ancien enfant de chœur. Il aurait pu être séminariste mais s’est fait embarquer par un recruteur. Il est beau comme un ange, il sera tambour comme il le raconte beaucoup plus tard à un interlocuteur à Borodino en 1860. Car il est devenu russe le petit tambour mai comment, pourquoi ? Quand il était jeune, après la bataille on faisait les poches des morts. Il va y trouver une icône en médaillon alors qu’on annonce au bivouac que la Moskova est bien une victoire pour la France. Il va falloir renforcer l’escouade des tambours. C’est Claquebec, un grenadier édenté mais large d’épaules qui est choisi.
Une chronique très détaillée en fait de ce qu’a pu être la vie, la souffrance, la mort des soldats de l’Empire. Le trait, le cadrage, les couleurs, une fois encore, sans désamorcer le tragique, apporte un souffle très particulier grâce à une grande qualité graphique. On est dans la grande Histoire qui vient avec humour rejoindre la petite. Les confessions du tambour belle gueule au teint pale sont riches en surprises, en découvertes authentiques. Il y a de la poésie dans cette saga mortelle qui apporte aussi sa part de philosophie romanesque et de recul sur la guerre en général. Avec en parallèle la littérature russe qui s’invite. Un album très attachant et superbe en cette année 2021 qui rappelle le bicentenaire de la mort du Petit Consul.
Le Tambour de la Moskova, Le Lombard, 19,99 €
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