A chaque Noël, tradition oblige, Spirou sort un numéro spécial, et double en plus en cette année 2017. On y lit bien sûr toutes les séries en cours mais la grande surprise c’est le retour de l’un des plus emblématiques, atypiques, décalés personnages jamais publié dans l’hebdomadaire. Théodore Poussin avec son créateur Frank Le Gall réapparait après douze ans d’absence. Titre de l’album qui commence sa prépublication dans ce Spécial Noël, Le Dernier Voyage de l’Amok. Une évidence, Le Gall a concocté un Poussin qui va faire date et a en plus peaufiné sa palette graphique, innovant et inventant de nouvelles pistes et personnages. Un bonheur.
Histoire de mettre l’eau à la bouche de tous les fans de Poussin en manque depuis si longtemps voici un bref résumé du début de l’aventure. Ils errent un peu à la dérive Poussin, Novembre et Martin après que le terrible capitaine Crabb les ait chassés de leur île du côté de Sumatra et Singapour. Crabb fait régner la terreur parmi ses pirates quand un colporteur lui apporte un message mystérieux, une colombe morte. Au même moment Poussin négocie un prêt pour pouvoir acheter un bateau et se lancer à la reconquête de son île. Il choisit un capitaine revenu de tout et un splendide schooner. Et voila, c’est reparti. Le Gall place son récit en 1934 pour ce tome 13. Il a repris son dessin en en gardant les bases mais en se libérant sur les visages des personnages. De superbes ambiances, une ligne claire qui n’appartient qu’à Le Gall. Trente ans de vie commune entre Le Gall et Poussin que j’avais eu le plaisir de publier au quotidien dans Midi Libre à l’époque d’où ce petit dessin souvenir. On applaudit à ce retour qui est un un beau cadeau de Noël.
Tamara, l’agent 212, une belle histoire de Benjamin Renner, Le petit Spirou, Nelson, Dad en pleine forme au pied du sapin avec ses filles, les débuts aussi de La Boite à musique nouvelle série de Carbone et Gijé dans la vraie tradition Spirou, et puis le conte écrit, autre classique de ces numéros. On les lisait toujours avec beaucoup d’émotion et celui de cette année, Une Petite croix, n’échappe pas à la règle bien au contraire. Une grande délicatesse, de tendresse pour une histoire qui est tout à fait crédible. On pourra dire qu’il faut avoir un cœur d’artichaut pour y être sensible mais alors tant mieux car ça fait du bien dans un monde si égoïste.
Dernier clin d’œil à l’Année Gaston. Sacré Prunelle, Delaf le colle au plafond. Et enfin le rappel des début d’un jeune homme de 20 ans, un certain Jean-Claude Mézières en 1958 qui illustre dans le numéro de Noël La Première crèche.
Spirou Spécial Noël 2017, 2,90 €
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