On avait signalé le coup de cœur qu’avait été le tome 1 de Une Vie, théorique biographie d’un homme très mystérieux, Winston Smith, mi-aventurier, espion, romancier et journaliste de l’avant guerre au second conflit mondial. Christian Perrissin trouve son bouquin et décide de l’adapter. Winston Smith pour ceux qui ont lu Orwell est aussi le héros de 1984, date de la mort en France du héros de Perrissin. Un signe, allez savoir. Dans le tome 4, on en est arrivé à la période espagnole de Smith qui ne sera pas sans conséquences pour la suite. Guillaume Martinez signe le dessin de la série et ce Spanish Circus dont Smith va tirer les ficelles.
Revenu d’Asie, Smith est un peu paumé. L’Angleterre ne l’attend pas et ses demandes en reconnaissance de paternité par un noble (et riche) vieillard tombe à l’eau. En 1926, le chômage est lourd à Londres. Smith décide d’écrire son premier roman commencé sur le bateau en compagnie de Meredith Stanford. Une amourette qui tourne court. Smith se dit fiancé. Mais pas fou, il retrouve la jeune fille et la persuade de son amour total. Marions-nous. Mais comme Smith s’est inventé une famille aisée, il doit faire front si il veut, au passage, épouser la dot de la belle. Un imposteur Smith qui va même chercher de l’aide auprès de ses anciens camarades de collège.
Et ce n’est que le début de ce tome 4. On va retrouver Orwell bien sûr. Smith signe son roman A Chinese year qui va marcher. Il ne lui reste plus qu’à aller en Espagne faire la guerre et des photos. On est en 1936 et il part avec Orwell. On n’en dit pas plus car la description des faits en Espagne est d’une rare concision. On suit un Smith parfois désorienté dont le parcours pourrait bien intéresser de très secrets services. Mais ce sera une autre histoire pour l’auteur (présumé) de Une Vie. Une synthèse Smith. On peut penser à ces romanciers intrépides qu’ont été Kessel ou Hemingway. Mais en beaucoup plus discret.
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