Une malédiction, celle de Caïn qui a tué Abel au commencement des temps. Caïn puni par Dieu doit expier son péché. Seul Abel pourrait à son tour le tuer et le délivrer. Dans J’ai tué Abel, Serge Le Tendre replace l’éternel combat du bien contre le mal, la perversion de l’âme, à Babylone où règne Nebunedzar le cruel. Sa victime désignée, Hamor le berger qui va marier sa fille. Guilaume Sorel a donné toute la force de son dessin souverain et dramatique à cette quête de la rédemption impossible.
Jusqu’à quand un homme peut-il résister à l’envie de se venger ? Comment expier une faute en se servant de l’horreur que l’on inspire ? Un drame très philosophique d’autant plus évocateur que le manipulateur va être finalement Dieu en personne, vieil ermite qui erre dans le désert. Le Tendre a transmis à travers ses Caïn et Abel revisités toute la montée en puissance de la violence et de la guerre au fil des siècles, de la culpabilité de tous les Caïn qui transforment les bons en meurtriers. Une leçon redoutable, une histoire envoûtante encore une fois magnifiée par le dessin brûlant et passionné de Sorel.
J’ai tué Abel, Vents d’Ouest, 15,50 €
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