Mais où est donc passée la blonde Alice, celle de Disney devenue incontournable et réductrice quand on évoque le conte de Lewis Carroll ? Guillaume Sorel a remis les choses à leur place en illustrant à son tour Carroll et Alice au Pays des Merveilles. Cette fois le texte est bien sûr publié dans son intégralité et Sorel, avec le talent et l’humour qu’on lui connaît, a ajouté une couche réaliste, voire grognon et superbe à cette Alice qui a l’air d’une petite peste dans un monde un brin tourmenté.
On ne revient pas sur le lapin en retard, sur le terrier où Alice va manger le petit gâteau « Eat me », le chat, le ver à soie, le thé avec le chapelier fou et la méchante reine de cœur. Sorel s’est approprié Alice, tout en restant fidèle à Carroll et au texte, à l’esprit de ce conte fantastique universel. Et puis il y a le style Sorel, son dessin, ses couleurs, ses ambiances incomparables. Après son adaptation du Horla de Maupassant qui reste un grand moment du 9e Art, ses illustrations pour Alice montrent une fois encore l’étendu de son talent qui ne fait que grandir. 122 pages à redécouvrir pour Carroll et à déguster pour Sorel.
Alice au Pays des Merveilles, Éditions Rue de Sèvres, 22 €
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