Albums

Déracinée, famille d’accueil pas toujours simple

Une famille d’accueil, c’est quoi en fait. Au moins déjà une série TV à succès mérité qui posait le problème, les bonnes questions. Pour la loi en France c’est « L’assistant familial (famille d’accueil) héberge à son domicile des jeunes en difficultés moyennant rémunération. L’accueil des enfants est, en général, de longue durée. Il doit obtenir un agrément. L’assistant familial doit également suivre une formation. Il ne détient pas l’autorité parentale. Il doit donc demander certaines autorisation aux parents des enfants accueillis ». Sur ce thème mais qui se passe en Belgique où c’est du bénévolat, Tiffanie Vande Ghinste a bâti Déracinée, Soledad et sa famille d’accueil, un album aux saveurs parfois douces amères mais sincères, tendres.

Bruxelles en 2012, Billie est étudiante en médecine mais se pose des questions sur la suite. Sa mère lui apprend que Soledad accueillie dans la famille veut retourner chez sa mère biologique. Elle n’est pas majeur et elle le fait avec l’accord du juge. Billie rentre chez elle où ils sont six enfants dont deux sont placés chez elle. Billie sait bien qu’on se fait de fausses idées sur les familles d’accueil. Billie confie à son père Paul ses interrogations sur la médecine. Sa mère c’est Fred. Il y a Lou, Noa accueillie à trois ans, Gabriel son frère ainé, Axel et bien sûr Soledad 14 ans avec qui c’est souvent la crise. Tous se demande pourquoi Soledad est partie. Lors de la dernière réunion avec le juge, tout s’est joué. La mère désormais stable avec un emploi a obtenu que sa fille revienne chez elle si elle le veut.

Tout réside en fait sur l’attachement de parents d’accueil avec des enfants qui ne sont que de passage mais qui on eu terriblement besoin d’eux. Il y a aussi le sentiment de culpabilité de ne pas en avoir fait assez, d’être dépassé. Soledad est en quelque sorte un détonateur et un désaveu. Que va-t-il se passer pour une enfant qui a besoin d’une grande stabilité émotionnelle ? Une auto fiction qui interpelle toute en émotion sur un très léger et des explications précises sur écueils, joies et peines de l’accueil. Pas simple et pourtant vital. On se tait sur assistantes sociales, juge mais le système fait ce qu’il peut. Un très beau et fort témoignage sans concession.

Déracinée, Soledad et sa famille d’accueil, La Boite à bulles, 20 €

Partager

Articles récents

La Sagesse des mythes de Yvain le chevalier à la Belle au bois dormant

On avait déjà signalé que La Sagesse des mythes, la collection consacrée à la mythologie…

21 novembre 2024

Pyongyang parano, les blaireaux des légendes

Du vécu un peu amélioré mais qui sur le fond est passionnant et remarquable. Comment…

21 novembre 2024

bd BOUM 2024, c’est ce week-end du 22 au 24 novembre 2024

Récompensé par le Grand Boum-Ville de Blois, David Prudhomme préside la 41e édition du festival…

20 novembre 2024

Mémoires de gris, Tristan et Yseult revisités

Un bel album ce qui est tendance, dos toilé, beau cartonnage et 240 pages, Mémoires…

20 novembre 2024

Un doublé belge de Spa à Bruxelles chez Anspach

On les suit de très près les éditions Anspach car c'est vrai on a un…

20 novembre 2024

Prix Landerneau BD 2024 présidé par Mathieu Sapin, la sélection

L’auteur et dessinateur de bandes dessinées Mathieu Sapin préside aux côtés de Michel-Édouard Leclerc le…

19 novembre 2024