Un triptyque sur lequel il faut absolument revenir à l’occasion de la sortie du tome 3. Horacio d’Alba, maintenant clôturé, mérite que l’on s’y attarde. Pouvoir en effet lire ou relire les trois tomes dans la foulée est un plus qui redonne, si besoin, tout son envergure à cette histoire ou uchronie et réalité historique joue à égalité. Une fresque somptueuse faite d’action, de combats, de duels, de charges fougueuses et de complots machiavéliques, de politique aussi. On ne lâche pas les albums, les deux premiers parus chez 12 Bis et réédités par Glénat, sans savoir le destin des duellistes. Une tragédie que seule l’Italie romaine pouvait accueillir avec ses fastes et son sens du drame.
C’est la panique désormais au sein des anciennes académies. Pour éviter que des armées s’affrontent et se massacrent les princes du nord de l’Italie au XVIe siècle se font représenter par des duellistes, combattants éprouvés. Ceux qui gagnent le duel donnent la victoire à leur prince à moindre frais. Deux académies se partagent cette fonction. Après les attaques du cardinal Rouge, l’assassinat du sénateur Rembrandt qui voulait revenir à la République et la mort du Condotierre dans un affrontement stupide, Horacio d’Alba a rassemblé les duellistes survivants sous un seul étendard. Mais le piège se referme car la France a des vues sur l’Italie du nord et bloque par mer les duellistes enfermés dans le fort de la Dame de l’Épine assiégé par le cardinal Rouge. Il ne reste plus à Horacio que de tenter un baroud d’honneur et de sauver la mémoire de ce qu’on été les académies.
Une BD flamboyante avec des personnages certes excellents combattants mais aux faiblesses humaines, très riches psychologiquement. Dans ce tome 3 on a un mélange de Fort Alamo et des 7 Mercenaires avec un soupçon de La Horde Sauvage. Curieusement, même si Horacio d’Alba est une saga de cape et d’épée, on pense à un western grand format et hors normes. Les critères sont similaires. Jérôme Le Gris a dosé avec intelligence les références historiques, guerres de religion ou débuts de l’imprimerie, en se gardant une grande liberté dans la gestion de cette uchronie à grand spectacle. Nicolas Siner est aussi avec son dessin le pilier de la réussite qualitative d’Horacio d’Alba. Il a un vrai souffle qui réserve sûrement des surprises dans l’avenir. Trois albums qui se relisent comme un bon Alexandre Dumas.
Horacio d’Alba, Tome 3, Mémoires d’une Vésuvienne, Glénat, 14,95 €
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