L’amitié entre un soldat japonais et un jeune garçon à Singapour, on est en plein seconde guerre mondiale et deux êtres que tout oppose vont vivre un moment de paix dont le symbole va être un vélo. Cheah Sinann a signé La Bicyclette. Il est originaire de Malaisie, un pays qui a été marqué par une occupation japonaise très dure. Il vit à Singapour et son comics en noir et blanc, souligné d’un trait noir qui marque avec force visages et décors, est bourré de talent.
On retrouve un vieux vélo au fond d’un puits. C’est Lim, vieux monsieur, qui a dit où était le vélo, son vélo, celui qu’il avait pendant la guerre contre le Japon. Quand Singapour a été bombardé en 1941 Lim était en train d’essayer le vélo de son cousin. Les Japonais eux-aussi souvent à vélo pour être plus mobiles rentrent dans Singapour. Un buffle déchainé bouscule une patrouille nippone. Un soldat, Toshiro, réussit à l’abattre et se fait remarquer par sa hiérarchie. Lim ramasse la casquette du soldat et la lui rend. Lim ne lâche plus Toshiro qui semble avoir un vrai sens moral et qui a perdu la femme qu’il aimait. Toshiro voudrait aussi être coureur cycliste après la guerre. Il va apprendre au jeune Lim à faire du vélo, celui que l’armée lui a donné. Mais la résistance locale commet des attentats.
Une histoire émouvante, celle d’un homme juste dans un environnement culturel, celui du Japon en guerre, d’une redoutable cruauté et mépris des populations sous sa coupe. Le duo Toshiro-Lim est uni pour le meilleur et pour le pire mais Toshiro saura, avec courage, faire passer son sens de la justice et son affection pour le petit garçon avant sa propre vie. C’est aussi une reconstitution historique précise et fidèle. Toshiro aurait pu être un Juste japonais. Il y en a eu qui ont refusé les méthodes violentes du Japon et ont sauvé un grand nombre de vie. Une belle histoire au dessin percutant, épuré, mais fort sur fond de grande Histoire souvent méconnue du public européen.
La Bicyclette, La Boite à bulles, 15 €
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