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Il était une fois Sergio Leone

Il y a eu Rio Bravo (allègrement adapté à leur façon par Giraud et Charlier dans un Blueberry). C’était le monument du western avec peut-être La Prisonnière du désert et la Chevauchée fantastique, Les Sept Mercenaires. Milieu des années soixante, l’été, un OVNI est apparu dans le ciel étoilé du cinéma de plein air de Palavas-les-Flots. Un gag ? Non, on projetait un Sergio Leone (il avait repris son nom), Pour une poignée de dollars. Un flash incroyable, Eastwood, Morricone, et puis Pour quelques dollars de plus, l’écrasant Le Bon, la brute et le truand. Les méchants étaient horribles, le gentil pas toujours aimable, taiseux, en poncho et avec ce petit cigarillo qui a généré de nouveaux fumeurs en herbe. Fallait bien ressembler à l’idole. On en avait presque oublié (pas vraiment quand même) Steve McQueen. Avec Sergio Leone, la biographie que le passionné, passionnant Monsieur Cinéma, alias Noël Simsolo sur le dessin de Philan, lui consacre, dépasse le simple cadre du western spaghetti. On y découvre un homme profondément marqué par son enfance, son père cinéaste de talent au ban du fascisme italien, un réalisateur génial. Une histoire qui aurait fait un excellent film.

Il est né à Rome. A la fin des années 20, Mussolini règne sur l’Italie. Sergio Leone nait dans une famille où le cinéma est roi. Son père a refusé d’apporter son concours au Duce qui voulait qu’il adapte son roman, La Maîtresse du cardinal. Refus et liste noire pour Roberto Roberti, nom d’emprunt du père de Sergio. L’enfant se passionne pour les BD mais le foyer est pauvre. Adolescent Sergio se lance dans le cinéma comme assistant. Début des années 50, il est sur des péplums, genre à la mode, croise la future Sophia Loren. Il travaille avec Welles. On tourne Hélène de Troie. Leone est toujours assistant. Raoul Walsh l’embauche et Leone se sent de plus en plus attiré par le western mais en le revisitant. Idem pour les films de gangsters. Rome antique encore puis il signe Le Colosse de Rhodes. Et avec Aldrich Sodome et Gomorrhe. En 1964, le déclic, il veut adapter les Sept Samouraïs de Kurosawa. Comme Sturges avec Les Sept Mercenaires. Qui sera la vedette de son western ? Coburn, Fonda, Lee Marvin, trop chers. Ce sera un grand cow-boy dégingandé héros de la série Rawhide en noir et blanc, Clint Eastwood.

Lee Van Cleef, Gian Maria Volonte, Elli Wallach, Claudia Cardinale, Henri Fonda, Bronson, ils vont tous prendre le train Leone vers un succès mondial que les musiques d’Ennio Morricone vont scander, immortaliser. Simsolo a tracé avec humanisme, réalisme et objectivité les joies, les malheurs, les échecs, la renommée d’un très grand cinéaste. On découvre que rien n’a été simple pour Leone qui a révolutionné le 7eart. Un dessin de Philan parfait pour le sujet.

Sergio Leone, Glénat, 22,50 €

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