Il reste comme l’un des plus révolutionnaires français mais aussi l’un de ceux qui en ont été les plus terrifiants bourreaux. Un exalté dont les idées ont été mises en oeuvres envers et contre tous avec le soutien de celui qui montera à ses côtés au final sur l’échafaud Maximilien Robespierre. Saint-Just avait la fougue violente et la sincérité de sa jeunesse, sa détermination et son mépris pour toute facilité, lâcheté qui allait à l’encontre de l’esprit même de la Révolution. Simsolo en trace un portrait complet qui permet aussi de découvrir le chef aux armées brillant qui commande avec succès ceux qui vont devenir souvent des maréchaux d’Empire. La Terreur sera son arme et on ne peut pas dire qu’il a laissé le souvenir d’un homme regretté mais celui d’un extrémiste politique et jusqu’au-boutiste sans pitié. Michael Malatini (De Gaulle) est au dessin de cette épopée unique.
Juin 1794, Charleroi tombe aux mains des armées françaises commandées par Saint-Just. A Fleurus survolée par un ballon d’observation, Jourdan, Kléber attaquent, c’est la victoire. Retour à Paris, il se souvient qu’il a 22 ans à la Bastille. Louis Antoine de Saint-Just ne fait pas dans la demi-mesure. La tentation de la dictature avec Robespierre viendra. En 1790 il est colonel, écrit et publie des devises sans retour sur la liberté. En 91 il se présente aux élections comme député. Il est battu puis élu, se rapproche de Camille Desmoulins. Il veut la mort de Louis XVI. Il devient le chouchou de Robespierre. Le roi doit régner ou mourir. Tout roi est un rebelle et un usurpateur. Si le roi est innocent le peuple est coupable. Un sens de la formule Saint-Just. Il sera obsédé par la trahison, réorganise l’armée avec une conscription. Il accuse fait arrêter, exécuter. Les Girondins vont être les suivants.
Saint-Just était un homme de foi unique et un dictateur dans l’âme, un nettoyeur par le vide de toute opposition, de cette frange extrême qui ne reculera devant rien au nom de leurs principes placés au dessus de tout. Terrifiant finalement car possible à tout moment, il suffit de l’homme capable d’enflammer et de se faire craindre. Tyran donc et pourtant chef de guerre qui sauva la république mais qui dérapera glissant sur le sang qu’il aura versé, il est guillotiné le 28 juillet 1794. Jean Tulard propose en fin d’album un dossier sur cet archange de la Terreur comme il le nomme.
Saint-Just, Glénat/Fayard, 14,95 €
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