C’était un peu un défi pour Simon Van Liemt de reprendre le dessin de Ric Hochet. Certes, Zidrou était au scénario, une garantie, mais il fallait assurer la reprise après la disparition de Tibet et remettre en scène et en selle un des plus mythiques héros du 9e Art. Rencontré à Quai des Bulles à Saint-Malo, Simon Van Liemt fait avec Ligne Claire un retour sur le passé et le futur bien sûr de Ric Hochet. Propos recueillis par JL. TRUC.
Comment se retrouve-t-on embarqué dans une aventure aussi incroyable ?
J’avais contacté Zidrou en 2011. Je souhaitais travailler avec lui. Il ne pouvait pas me proposer un travail original mais il avait Ric Hochet en projet. Au départ, comme il vous l’a dit, cela devait être un Vu par avec une grande liberté d’interprétation. Et puis on en est revenu au personnage classique, à la série qui était et est toujours publiée au Lombard.
Comment vous êtes-vous inscrit dans la saga Ric Hochet ?
On l’a remis dans son contexte original, en lui gardant son look, le plus élégant, dans les dix premiers tomes. On a présenté aux ayants-droits notre vision et Zidrou bien sûr un scénario astucieux et intelligent. Duchateau et Nicoles Tibet l’ont accepté.
Il y avait un cahier des charges ?
Non. J’ai fait des propositions, des illustrations sur le personnage. Difficile au début, j’étais un peu maladroit et puis c’est venu. J’ai besoin de la narration pour donner vraiment vie à mes personnages. Il fallait le temps qu’on apprenne à se connaître avec Zidrou.
Zidrou a fait un choix certain avec cette reprise. Ric Hochet est dans son contexte mais a pris de la vigueur.
Oui, mais Ric Hochet est victime de son ennemi mortel Le Caméléon qui prend sa place, visage refait. Zidrou a pris du recul et a mélangé des références qui viennent de plusieurs albums. On est en 1968. Le sosie de Ric Hochet veut qu’il porte le chapeau de la mort de Bourdon. Zidrou pouvait dire plein de choses, matérialiser la liaison très « physique » de Ric et Nadine sauf que ce n’est pas Ric mais on verra par la suite que cela se reproduira.
Donc vous aviez Zidrou et vous plus de liberté ?
Tout à fait. On voulait aussi donner beaucoup d’infos à de nouveaux lecteurs sur la série. Il y a le rôle ambigu de Bourdon sous l’Occupation comme policier. Cet album est plus osé et les lecteurs réagissent bien. Mais vous verrez entre le tome 1 et le 2, tout s’expliquera.
Ric Hochet a peu d’ennemis récurrents ?
Oui et en plus il y en a un qui va disparaître. J’ai relu les six premières intégrales et je connaissais la série mais pas bien. Mais il va avoir de nouveaux ennemis dont il aura du mal à se débarrasser et qui reviendront. Dans le tome 2 on sera six mois après les évènements de 68. Je ne sais pas si on suivra une chronologie.
Donc cela risque de poser un problème de dessin selon l’époque et l’âge ?
Pas vraiment. Il sera toujours proche de l’original. Je suis plus à l’aise sur le tome 2 qui devrait sortir en 2016 pour l’anniversaire des éditions du Lombard. Et dans le 3, il y aura un soupçon de fantastique et de surnaturel.
Votre dessin colle bien avec ce retour de Ric Hochet. Il est crédible.
Oui, on y croit. C’est un des rares personnages de BD qui a un père. J’ai eu beaucoup de plaisir à dessiner cet album. Je le dis sincèrement. Graphiquement, l’évolution sera naturelle. J’ai besoin de repères. Vous parliez de défi mais dessiner les années soixante en était un. Je ne voulais pas caricaturer. Mais comme la documentation est riche, je ne pouvais pas faire d’erreur. Zidrou avait accumulé tout ce qu’il fallait et j’ai veillé à chaque détail de ce retour très agréable de Ric Hochet.
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