Autour de la BD

Silex and the city très animé et sur grand écran le 11 septembre 2024

On ne les arrête plus les Dotcom. Vedette de papier, de série, Silex and the city débarque désormais au grand écran. Sacré Jul pour qui on a amitié et respect, son talent, sa modestie, il aura fait carton plein mérité. 180 épisodes animés sur Arte, en passant par des expositions au Louvre ou ailleurs, Silex and the City s’est imposé comme un univers en soi, avec ses codes, ses références, et ses adeptes. Et cette fois, réalisée par Jean-Paul Guigue, on a une histoire qui flirte avec Retour vers le futur, un casting costaud aux voix et un humour qui va transformer la clef coudée Ikéa en objet culte mais au pouvoir maléfique. En salles le 11 septembre 2024.

Théoriquement même si la Préhistoire est le début de l’humanité, à part le feu et mammouth grillé, la massue, on n’y a pas inventé l’eau tiède. Sauf que les Dotcom, Blog et Web, père et fille, vont faire un grand saut dans l’avenir et ramener at home, dans leur caverne la fameuse clé qui a changé la face de notre monde et rendu dingue les adaptes d’Ikéa. A croire en fait que le futur c’est pourri. Ils vont le constater et le progrès ce n’est pas obligatoirement de la tarte. Certaines des découvertes qui vont en découler parfois si prometteuses seront des calamités effroyables. Les Dotcom sauront-ils mettre un terme à cette catastrophe ?

L’histoire racontée dans le film est une fable aussi familiale que politique comme le confirme Jul :  » Oui, dans une Préhistoire d’opérette qui se refuse éternellement à évoluer, une famille moyenne du paléolithique en crise va se retrouver projetée dans un futur semblable à notre monde : ramenant par inadvertance une « clef coudée » façon Ikéa, les Dotcom vont déclencher une véritable révolution. De cet objet mystérieux vont naître l’écriture, le monothéisme, le yoga, l’art contemporain… mais aussi l’ultra-consumérisme, les guerres de religion, le nazisme, et précipiter le monde à sa perte… Sauf si la famille Dotcom parvient à arrêter cette folie à temps avant le grand cataclysme. En transposant 40 000 ans avant Jésus-Christ les passions et les folies de notre monde contemporain, Silex and the City tend un miroir à notre société. La famille moyenne du paléolithique est toisée par une élite d’aristo-sapiens, consommateurs matérialistes face à des idéalistes trouvant dans l’activisme un exutoire à l’angoisse de l’Évolution… On aborde également les tensions d’un modèle familial au bord de l’explosion, entre adolescents en crise et parents dépassés, à travers la relation père-fille. C’est une version comique de la tragédie œdipienne ».

Et puis il y a le casting, rêve et volupté. Jul le dit : « C’était depuis l’origine le pari de la série Silex : pour raconter notre époque par le prisme de la préhistoire, faire entrer des voix venues des horizons les plus différents, faire entendre la diversité culturelle de notre société en faisant cohabiter sur un plateau des femmes et des hommes qui ne se seraient sans doute jamais croisés sur une même affiche. Silex and the City a cette magie de l’Arche de Noé : à bord de cette nef nous rencontrons bien sûr des comédiens habitués du doublage, mais aussi de grands noms de la Comédie Française, de jeunes voix du stand-up, des artistes issus de la comédie « grand-public » ou du cinéma d’auteur plus confidentiel, jusqu’à de grandes figures de la littérature, du journalisme ou de la politique ! Quel cinéma aujourd’hui fait dialoguer Denis Ménochet en poulpe chirurgien avec Guillaume Gallienne en chaman lacanien, Amélie Nothomb en égérie raciste avec Raphaël Quenard en gorille, Stéphane Bern en porc-épic critique d’art avec Zar Amir-Ebrahimi démonstratrice façon Ikéa, le tout commenté par un couple de microbes joué par Julie Gayet et François Hollande ? L’affiche de ce film, aux trente-cinq vedettes, donne le vertige, mais cela donne surtout l’image d’un monde ouvert où tout le monde aurait voix au chapitre, dans un paysage artistique parfois trop formaté et prévisible. L’idée de réunir une « tribu » autour du plaisir de la comédie est aussi un espoir de concorde en des temps brutaux ».

Jean-Paul Guigue, le réalisateur exerce ses talents depuis toujours dans le dessin animé. Après un début de carrière consacré aux effets spéciaux, au compositing et la réalisation de clips et de publicités, Jean- Paul Guigue est passé à la réalisation de séries et de long-métrages. Il a ainsi réalisé quatre des cinq saisons de la série Silex and the City (Arte), la série Blaise (Arte), la série Best Bugs Forever (co-réalisation, 52 x 13 minutes, FTV, Disney). Silex and the City, le film, est son premier long-métrage. Jean-Paul travaille actuellement à la préparation de son deuxième long-métrage Blaise, les Sauvages (KG productions) .

Partager

Articles récents

Le Voyage de Renn, un ours bien léché

Une belle histoire dans la lignée des récits à la Mowgli, des animaux que tout…

23 novembre 2024

Complainte des Landes perdues Cycle 4 Tome 4, Sioban en première ligne

Sioban, le retour avec Jean Dufaux évidemment et Paul Teng qui en est pour le…

22 novembre 2024

Collection Papillon Noir, Gallimard avec Benjamin Lacombe pour Noël

On dira que les Éditions Gallimard avec la création de Papillon Noir, leur toute nouvelle…

22 novembre 2024

La Sagesse des mythes de Yvain le chevalier à la Belle au bois dormant

On avait déjà signalé que La Sagesse des mythes, la collection consacrée à la mythologie…

21 novembre 2024

Pyongyang parano, les blaireaux des légendes

Du vécu un peu amélioré mais qui sur le fond est passionnant et remarquable. Comment…

21 novembre 2024

bd BOUM 2024, c’est ce week-end du 22 au 24 novembre 2024

Récompensé par le Grand Boum-Ville de Blois, David Prudhomme préside la 41e édition du festival…

20 novembre 2024