Enfin tout savoir non pas sur les origines du groom célébrissime mais apprendre comment il a été inspiré à son créateur, Yves Sente a concocté une dramatique histoire qui va faire pleurer dans les chaumières. Il s’appelait Ptirou va donc dévoiler la vie bien tristounette d’un jeune garçon courageux, à la tignasse rousse qui fait ses armes de groom sur un bateau dans les années trente, en pleine dépression économique. Et ce bon Oncle Paul qui va tout en dire à ses petits-enfants la veille de Noël trente ans plus tard, comme dans Spirou bien sûr car c’est Ptirou qui l’a inspiré à Rob-Vel. Un exercice de style un peu compliqué mais que Verron a su faire vivre avec beaucoup de bonheur. Il va émouvoir son monde le Ptirou qui a été pré-publié dans Spirou, le journal évidemment.
Un nouveau conte de l’Oncle Paul. Monsieur de Sainteloi est le directeur de la compagnie maritime Transatlantique. Il a des problèmes avec les syndicats et va embarquer avec sa fille Juliette pour New-York où il a aussi des tarifs à renégocier. Mais il apprend qu’elle est très malade et a besoin en permanence de digitaline. La grève commence à la Transat et Sainteloi vire le leader syndicaliste. Dans un petit cirque la trapéziste se tue. Son fils s’en sort indemne. Il décide de prendre la route. Acrobate il se cache sur les quais et veut se faire embaucher à bord du paquebot pour l’Amérique. Mais la dernière place est prise. Un brave homme va lui trouver une solution. On embarque un hydravion à bord et le jeune garçon se cache dans la carlingue. Le pilote au look de Clark Gable le découvre dans le cockpit et intercède pour que Ptirou, c’est son nom, soit embauché comme mousse de sonnerie, un groom à habit rouge. La jeune Juliette va de suite être séduite par le charme et la gentillesse de Ptirou.
Édifiante histoire où les bons sentiments, l’héroïsme, le dévouement voire le sacrifice et l’amour sont les rois de ce qui ne sera pas qu’une fête. Eh oui Ptirou est un gentil rêveur qui va tout faire pour sauver la douce Juliette. On y ajoute une part de mystère, des méchants petits soutiers qui vont devenir gentils, on est dans effectivement un conte qui a sa place à la veille de Noël. Sente a su en dérouler le fil un peu mélo, romanesque en diable quand même, et Verron avec son trait qui colle à l’ambiance, aux Franquin et autres maîtres assoit le spectacle de ce tendre Ptirou au grand cœur. Quand à Rob-Vel on va savoir enfin comment le personnage de Spirou lui est venu à l’esprit, mais chut.
Il s’appelait Ptirou, Dupuis, 16,50 €
Articles similaires