C’est l’un des albums en compétition cette année à Angoulême. Annie Sullivan et Helen Keller raconte l’histoire d’un duo, celui formé par une petite fille aveugle et sourde très jeune, Helen Keller, et celle qui va lui apprendre à vivre, Annie Sullivan, envers et contre tous.
Joseph Lambert se base sur des faits réels et sur deux personnages d’exception. Si la jeune Helen est une rebelle, sa professeure Annie n’est pas moins un cas dans cette société très fermée de la fin du XIXe siècle dans le sud des États-Unis. Elle même mal voyante, élevée avec son petit frère, ayant eu une enfance très dure, Annie Sullivan étudie dans un institut spécialisé pour aveugles. C’est ce qui lui ouvrira les portes de la famille Keller. Le combat pour, pas à pas, faire progresser Helen sera un chemin de croix pour Annie. Têtue, confiante, elle arrive à gagner sa confiance mais dans des conditions parfois insupportables.
Helen apprendra à lire, écrire et deviendra un écrivain reconnu aux USA. Plus que le résultat, c’est la rencontre, le courage et le travail humain considérable d’Annie Sullivan que met en valeur à juste titre l’album. Le graphisme est sobre, basé sur un découpage de cases très régulier. L’émotion passe au fil des pages, des petites touches que Lambert, sans exagération, posent sur les visages de ses deux héroïnes. On a envie de savoir dès la rencontre d’Annie et d’Helen qui gagnera le match. Un album étonnant, hommage et pourtant somme d’une aventure hors normes qui mérite qu’on en parle, et, pourquoi pas, qu’on le prime.
Annie Sullivan et Helen Keller, Éditions Cà et Là et Cambourakis, 22 €
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