Il ne doute pas de son talent Charles Spencer Chaplin. Pour lui l’Eldorado c’est l’Amérique. L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai, qu’il a dit Chaplin, sorti d’une famille d’artistes anglais et qui va donner vie à un personnage universel, Charlot. Mais avant de conquérir l’Amérique et le monde, ce ne sera pas simple, ni après d’ailleurs. C’est ce que racontent de belle façon Laurent Seksik et David François dont le dessin semble avoir été fait pour l’occasion, aérien et impulsif. Chaplin en Amérique est le premier tome d’un triptyque qui redonne vie et force à un homme incroyable, humaniste et courageux.
Sur le bateau qui le mène vers New York, Charles Chaplin et un certain Stanley (sauf erreur Stan Laurel) rêvent du succès qui attend leur troupe en Amérique. Chaplin est certain de rester là-bas. Pas de regret de son Angleterre natale, vive Broadway, Hollywood. On est en 1912, le cinéma commence à devenir un art incontournable, une industrie. Artiste dès l’enfance, Chaplin a appris le métier sur le tas. Son père a fini alcoolique malgré son succès. Devenu un peu célèbre, il est parti en tournée mais la pièce est un fiasco à New York. Pour lui, son avenir est dans les étoiles et une voyante lui prédit un triomphe plus trois mariages. Un certain Mack Sennett demande à Chaplin de le rejoindre à Los Angeles. Chaplin n’hésite pas. Sennett est un réalisateur très connu.
On connait généralement le parcours d’exception et mouvementé du futur Charlot, ce personnage mythique dont les auteurs montrent la naissance avec humour et détails. Il y aura aussi la période du cinéaste engagé avec Le Dictateur puis celle de la cible désignée par Hoover. Le dessin de David François sautille au rythme du pas cadencé par la canne de Charlot. Le sujet dont on aurait pu craindre la banalité est rendu enthousiasmant, percutant par le talent réuni des deux auteurs au service de celui de Chaplin.
Chaplin, Tome 1, Chaplin en Amérique, Rue de Sèvres, 17 €
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