Mangas

Sous le Ciel de Tokyo Tome 2, crépuscule des dieux

Le tome 2 de Sous le ciel de Tokyo de Seiho Takizawa, une fresque très familiale qui raconte, chose rare, la vie d’une famille japonaise à la fin de la seconde guerre mondiale. Les héros masculins sont des aviateurs, un dans la Marine, l’autre dans l’armée de terre et les hasards de la vie va les unir à travers les femmes qu’ils aiment. C’est aussi l’impuissance japonaise face aux vagues de bombardiers géants, les B 29, qui larguent leurs bombes sur l’archipel. Une chronique de la vie quotidienne éclairée, au ton juste, sans la moindre revendication tout en restant dans un univers marqué quoi qu’il en soit par un patriotisme réel. Les personnages sont attachants par leur simplicité, leur tendresse mutuelle. Et puis les fans d’aviation ne pourront qu’être subjugués par le dessin de Seiho Takizawa qui passe en revue tous les modèles dont des prototypes qui équipaient les escadrilles japonaises de l’époque.

Il a combattu sur tous les fronts Shirakawa. A Tokyo il est pilote d’essai et les B-29 commencent à envahir le ciel japonais. Il est marié à Mariko. Autre pilote mais de la Marine, Ishimoto, est amoureux de la sœur de Mariko, la jeune Kayo. Les deux pilotes sont complices unis par leur passion du vol et des avions. La tension devient de plus en plus forte face aux offensives US et les missions se succèdent. Difficile de garder une vie familiale normale. Shirakawa touché en vol se pose près de chez lui pour rejoindre Ishimoto et les deux jeunes femmes. Son beau-père prend une photo à cette occasion. Les denrées alimentaires se font rares mais grâce à leur statut de pilotes les deux hommes peuvent encore alimenter les leurs de temps en temps en sucreries. Ishimoto est abattu, saute en parachute mais est pris pour un pilote américain par des paysans.

Une intensité dramatique qui dépasse très largement le simple stade de BD aéronautique. Seiho Takizawa ne cache rien, ne fait pas dans la romance. On y croit à cet enchaînement de coups du sort, d’évacuation des civils qui refusent pour rester en famille. De la tristesse aussi à la lecture de cette conclusion qui dépasse la fin de la guerre et Hiroshima. Une belle histoire d’amour, tendre et émouvante. D’accord il y a aussi les avions mais surtout le talent écrasant de Seiho Takizawa.

Sous le Ciel de Tokyo, Tome 2, Éditions Delcourt Tonkam, 7, 99 €

Partager

Articles récents

La Sagesse des mythes de Yvain le chevalier à la Belle au bois dormant

On avait déjà signalé que La Sagesse des mythes, la collection consacrée à la mythologie…

21 novembre 2024

Pyongyang parano, les blaireaux des légendes

Du vécu un peu amélioré mais qui sur le fond est passionnant et remarquable. Comment…

21 novembre 2024

bd BOUM 2024, c’est ce week-end du 22 au 24 novembre 2024

Récompensé par le Grand Boum-Ville de Blois, David Prudhomme préside la 41e édition du festival…

20 novembre 2024

Mémoires de gris, Tristan et Yseult revisités

Un bel album ce qui est tendance, dos toilé, beau cartonnage et 240 pages, Mémoires…

20 novembre 2024

Un doublé belge de Spa à Bruxelles chez Anspach

On les suit de très près les éditions Anspach car c'est vrai on a un…

20 novembre 2024

Prix Landerneau BD 2024 présidé par Mathieu Sapin, la sélection

L’auteur et dessinateur de bandes dessinées Mathieu Sapin préside aux côtés de Michel-Édouard Leclerc le…

19 novembre 2024