La suite d’une série qui, sans bien sûr le vouloir au départ, donne aux évènements sanitaires récents, un relief saisissant. Le tome 1 a paru en janvier 2019. La fiction est rattrapée par la réalité que vit aujourd’hui l’humanité, c’est ce que l’on découvre dans Virus. Sur un paquebot de croisière se déclenche une épidémie provoquée par un virus manipulé qui eu la mauvaise idée de s’échapper d’un laboratoire français. Le risque de pandémie est total. Sylvain Ricard (Ni Terre ni mer) est à la manœuvre et Rica au dessin. Angoissant comme les comptes rendus quotidiens du ministère de la Santé pendant le confinement covid.
Un cadavre boutonneux dans un laboratoire mal isolé, un patient zéro, Guillaume Roblès, qui embarque sur le Babylon of the seas, et le tour est joué. Des pathologies inconnues se déclarent, mortelles parmi les passagers. Il faut envoyer un commando retrouver Roblès et les cahiers qu’il a emporté. Panique sur la Babylon où les cadavres sont stockés dans la piscine vide. Les officiers, le médecin et le commandant sont dépassés. Le personnel des cuisines veut s’isoler menés par Ian. Il menace d’interrompre le ravitaillement des passagers si on sert de chambres froides pour les corps. Très peu de matériel de protection, une équipe TV est sur le navire. Des images sont diffusées semble-t-il par les moyens radios du Babylon avec donc l’aide d’un membre de l’équipage. A terre les images ont un effet énorme. La population manifeste pour que le gouvernement, en fait responsable, intervienne. Mais envoyer un équipe veut dire la sacrifier si besoin. Deux commandos se dissimulent dans les caisses de ravitaillement héliportées.
Virus certes mais aussi fond thriller avec enquête à bord, dérapage, clans qui vont s’affronter pensant ainsi survivre. On va tout apprendre sur le virus, une machine à tuer trafiquée par un labo US qu’il fallait rendre encore plus mortelle. Un chercheur a voulu faire le ménage. La suite est à découvrir, encore une fois très longtemps écrite avant la covid. Des virus faits pour combattre devenus des armes, une autre option de contamination qui avait été envisagée. Porteurs sains, politiques prêts à tout pour que rien ne filtre, Sylvain Ricard a eu un sorte de prémonition d’autant plus terrifiante que cette fois le sujet est non plus plausible mais réel. On reste quand même serein, il y a encore un tome pour que tout s’arrange. Le dessin de Rica est saisissant, grossissant légèrement les têtes des personnages par rapport aux corps pour plus d’efficacité graphique.
Virus, Tome 2, Ségrégation, Delcourt, 18,95 €
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