Une adaptation de Lovecraft par Patrick Pion et Mathieu Sapin, on est pris par le ton angoissant et pénétrant de cette transposition de nos jours des Rêves dans la maison de la sorcière. Envoûtement, pacte avec les forces du mal et porte vers la quatrième dimension, on est à la frontière du réel et du fantastique sans vraiment savoir où commence l’un et finit l’autre.
Walter est un brillant étudiant en mathématiques. Il habite dans la maison où deux siècles plutôt une vieille femme a été accusée de sorcellerie car capable de voyager dans les toutes les dimensions, flanquée d’un rat difforme. Peu à peu les rêves de Walter sont de plus en plus terrifiants. Les lieux semblent peser sur son jugement et sur ses déductions intellectuelles. Il se coupe de ses amis mais réussit devant ses professeurs et les étudiants un brillant exposé sur le passage vers la quatrième dimension. Pendant un rêve il découvre quel est le prix à payer pour ce savoir dont il est devenu le détenteur.
On oscille entre raison et folie en permanence. Walter est-il inspiré ou le jouet de ses fantasmes ? Tout Lovecraft est dans ce conte satanique. Le prix du savoir et la réussite pour Walter sont intimement liés mais ne seront connus que de lui. Une fin en queue de poisson, mystérieuse. C’est le héros qui fait la voix off du récit et donne la clé. Un univers graphique qui va bien au ton de l’histoire, couleurs grisées et aplats, pleines planches, Patrick Pion joue sur les regards des personnages avec un petit côté BD anglaise des années soixante. Mathieu Sapin s’est éloigné avec talent de ses chroniques habituelles.
Les Rêves dans la maison de la sorcière, Rue de Sèvres, 15 €
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