Immigration clandestine, vaste sujet qui agite de façon souvent violente l’actualité. Tony Sandoval en a fait un récit autobiographique dans Rendez-vous à Phoenix. Au Mexique, le rêve américain a toujours suscité des vocations. Et quand l’amour s’en mêle entre une jeune américaine et un non moins jeune dessinateur mexicain il n’y a plus de frontière qui compte. Sandoval a parfaitement recréé l’émotion et le défi humain de cette aventure violente et sans pitié.
En 1998, quand on est amoureux de Suzanne, étudiante en master dans une université US, on ne peut pas l’obliger à venir s’installer au Mexique. Demander un visa de travail aux USA c’est presque une insulte quand on est Mexicain. Il ne reste plus que l’immigration clandestine. C’est ce que fait le jeune dessinateur contre l’avis de sa famille malgré les risques encourus. Entre passeurs et gardes frontière il y a du cadavre qui jonche la piste de Nogales. La première tentative est un échec, retour à la case départ. C’est une question d’habitude. Il faut de l’argent, toujours plus pour renouveler les essais. Et découvrir autour de soi des gens qui viennent de toute l’Amérique Latine. sans oublier la drogue qui circule aussi. Et puis il y aura la bonne tentative, celle qui va permettre au jeune homme après l’angoisse de retrouver celle qu’il aime tout en découvrant qu’il y aussi des Mexicains qui font le voyage dans les deux sens pour raisons familiales.
Un reportage sur le vif, vécu, bourré de détails, avec beaucoup de vérité, spontané. On est avec Tony Sandoval parmi tout ces clandestins qui ont fait aujourd’hui la réalité de la Californie du Sud où l’espagnol est la seconde langue. Tony Sandoval dont l’œuvre est forte, rêvait d’être auteur de BD, impossible pour lui au Mexique. Il y est arrivé aujourd’hui et tant mieux mais il ne le doit qu’à son courage et à sa volonté.
Rendez-vous à Phoenix, Paquet, 18 €
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