Compliqué d’écrire un scénario qui parle de sexe, d’amour virtuel, de le faire avec délicatesse tout en appelant un chat un chat. Ruppert et Mulot l’ont fait en innovant. La Technique du périnée livre tous les émois de JH qui dans le cerveau a des neurones, certes, mais la plupart en forme de sexe. Quand il rencontre Sarah sur le net, c’est d’amour qu’il voudra au bout d’un moment lui parler.
Ils vont sur le site OKcupid sur Skype et se font l’amour en solitaire. JH craque et veut rencontrer Sarah pour de vrai et pas par écran interposé. JH est un artiste vidéo reconnu. Elle finit par accepter et mène rapidement le jeu. Ils iront à un dîner échangiste et Sarah mettra une condition à la poursuite de leurs rencontres. Elle lui apprend la technique du périnée, bien connu mais délicate à maîtriser, qui permet d’éviter toute éjaculation sans se priver d’orgasme. A JH de tenir pendant plusieurs mois où elle sera en voyage. Abstinence et JH gagne le défi sans pour autant que Sarah lui en soit reconnaissante. En prime elle lui avoue que pendant quatre mois elle n’était pas à l’étranger mais à Paris.
Une réflexion très métaphysique sur le sexe et sa pratique au temps du web tout puissant. Amour safe et variation sur la difficulté de former un couple, complications masochistes des relations humaines, peur d’avouer ses sentiments, il y a un peu de tout cela dans La Technique du périnée. On y trouve aussi une part onirique et poétique dans le dessin et la progression de l’action qui, en finale, revient aux bons vieux fondamentaux. Heureusement.
La Technique du périnée, Dupuis, 20,50 € et édition limitée signée à 30 €
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