La fin d’une saga mythique, d’une série devenue un classique qui aura été l’une des rares à ouvrir à la BD tout un public, des générations de lecteurs. Les Passagers du Vent tirent définitivement leur révérence après plus de quarante ans de tribulations diverses pour les beaux yeux d’Isa au XVIIIe siècle et ceux ensuite de Clara à la fin du XIXe, une histoire de famille, de passion et d’amours. Négriers, guerre de Sécession et la Commune de Paris en point d’orgue, François Bourgeon a signé une épopée digne des grands feuilletonistes mais en images même si le texte est omniprésent en particulier dans ce diptyque de clôture dont le tome 2 du Sang des Cerises, Rue des Martyrs, est la conclusion. Du Bourgeon pur et dur, au dessin si apprêté et à la fois d’une belle humanité, de la grande BD qui va nous manquer désormais pour attendre une suite mais qui nous aura donné neuf actes toujours prêts à nous captiver à nouveau en les relisant à volonté.
Fin de la Louisiane, puis séjour à Londres, enfin Paris en 1866, dans un des premiers chemins de fer, wagon de bois, on se remémore des souvenirs, Nano, Nadar, les archives d’Isa, le siège de Paris, on survole des évènements. Zabo et Kervi partent se mettre au vert. Zabo d’un coup se livre, raconte comment pendant la Commune son mari a été tué, son bébé assassiné, et elle violée avant de manquer d’être fusillé. En prison, jugée, condamnée au bagne, elle venu mourir, se résigne entourée de femmes qui vont subir le même sport dont Louise Michel. Zabo détaille, se souvient des lieux des dates, des massacres, de la furie de Gallifet. Satory camp de transit, Isabeau dite Zabo est trainée à Versailles. Jugée c’est la déportation à vie en Nouvelle Calédonie. 1873, elle part avec une vingtaine de femmes, adopte le nom de guerre de Clara. Traversée de misère avec un passager communard privilégié, Rochefort.
Une sorte de huis-clos sans vraiment d’action au sens physique du terme, des dialogues très charnus sur la Commune, causes et conséquences, histoire détaillée mais aussi des décors ciselés, Bourgeon offre en fait une sorte de tribune politique à Clara mais surtout à l’un des plus tragiques épisode de notre Histoire à ne pas prendre pour pour une page folklorique. Un de ses personnages résume pourtant bien la Commune en en traitant les acteurs de Parisiens. La Province n’avait pas pris le train en marche. Bourgeon très impliqué y ajoute de l’espoir, de l’amour, sa passion de la Bretagne quelques rebondissements dont un fort prévisible mais qui ne gâche rien. Ce tome 2 est sûrement le plus abouti du diptyque car le choix de narration fait par François Bourgeon était délicat. On se plonge pourtant dans ce roman photo très écrit sans ennui, et dans l’attente de ce que cet auteur singulier pourra bien nous proposer ensuite.
Les Passagers du Vent, Tome 9, Le Sang des cerises, Livre 2, Rue des Martyrs, Delcourt, 23,95 €
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