Romain Hugault était à BD Plage Sète. Une présence rare dans la région pour ce maître de la BD d’aviation. Il est aussi un exemple de la fidélité en amitié, celle qu’il a pour Sylvie Moretto organisatrice de l’événement d’où sa venue à BD Plage. Ou pour Francis Bergèse revu à Sète qui a été son mentor. Cela a été aussi une occasion privilégiée de faire un point avec lui sur le prochain Angel Wings, Black Sands, qui sort fin novembre, début décembre, chez Paquet. On a conservé le suspense du scénario mais Romain Hugault livre quand même quelques pistes et parle également de l’avenir de cette charmante Angela qui pourrait peut-être, mais rien n’est certain rêvons un peu, aller faire un tour du côté de la Corée au début des années 50. A suivre. Avec toujours cette spontanéité, celle que l’on retrouve dans ses dessins, Romain Hugault a répondu aux questions de ligneclaire.info. Un tour d’horizon en plein zénith. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC.
Romain Hugault, un point d’étape depuis Saint Malo l’an dernier sur le prochain épisode d’Angel Wings, le tome 5 ?
On est comme je vous l’avais dit à Iwo Jima, une île volcanique aux plages de sable noir d’où le titre du prochain album, Black Sands. Un caillou Iwo Jima. On voulait avec Yann avancer dans la guerre du Pacifique. Iwo Jima est connu parce que Clint Eastwood à tournée Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima mais je freinais un peu au départ parce qu’une île comme celle-là, ce n’est pas le Pacifique classique comme à Tarawa, une autre grande bataille. En fait c’était très intéressant de dessiner le Pacifique dans cet environnement. Il s’est passé à Iwo Jima des choses extraordinaires. Les avions sont par exemple, pour bien les reconnaître, très colorés. Les Mustang étaient tous métal avec des couleurs de queues très vives. Mon angoisse c’était de faire un album un peu sombre.
Le précédent, Paradise Birds, est effectivement très ensoleillé.
Oui, le lagon les cocotiers mais en fait il s’avère que j’ai très peu de scènes sur les plages dans le prochain album. Le plus souvent on est en vol et j’ai réussi à mettre beaucoup de couleur. Donc je suis assez content.
Revenons sur l’intrigue. A la fin du 4 on est en plein suspense. L’avion d’Angela chargée de récupérer un commando est mitraillé. En fait elle accomplit une mission pour l’OSS. Il y a la décision potentielle d’Hirohito sur la suite de la guerre. On va où maintenant ?
C’est un scénario à tiroirs avec plusieurs histoires. On le sait. Quel est le job d’Angela ? Elle doit s’occuper d’une pin-up écervelée, Betty Lutton. Elle débarque à Iwo Jima alors qu’elle aurait dû aller à Tinian où sont basés les bombardiers B-29. Ce qui sera ensuite le fond du tome 6. En fait elle veut savoir la vérité sur la mort de sa sœur Maureen et le colonel Tibbets qui sera celui qui larguera la bombe atomique sur Hiroshima peut, peut-être, la lui dire. Elle va se placer, et comme la pin-up a peur de l’avion elles prennent le bateau. Une attaque kamikaze et elles se retrouvent à Iwo Jima, ce qui n’est pas prévu. Angela est sans mission car la Miss qui a craqué est rapatriée aux USA. On connaitra en plus la réponse de Hirohito mais, bon, on sait ce qui va se passer historiquement. Angela est un peu paumée. Yann a trouvé un « truc » extraordinaire car le problème que l’on a avec ce personnage, c’est comment lui faire piloter des avions alors qu’elle n’est censée que les convoyer.
Et il a trouvé ?
Oui, car il y avait une unité de P-51 Mustang, chasseur emblématique, à Iwo Jima dont certains étaient chargés de faire des missions intitulées Joséphine. On a des photos de l’avion mais rien vraiment sur les missions. Ils patrouillaient et larguaient si besoin aux pilotes abattus des dinghies gonflables. Elle va pouvoir revoler et sur Mustang donc elle est ravie. Ce ne sont pas des missions de combat. Au début ça foire. On montre que c’est un boulot ingrat qui peut sauver des vies mais pas toujours.
Sur un plan sentimental, son copain, commando OSS, a disparu.
On ne sait pas. On verra mais même moi je ne sais pas. Et puis il va y avoir une surprise à Iwo Jima, une rencontre fortuite.
Vous allez jusqu’où en nombre d’albums ? On en est à 5 bientôt avec Angela.
Trois fois trois. Trois Birmanie, trois Pacifique, et après on aimerait bien aller en Corée sur trois autres albums. La guerre en Europe est finie, celle contre le Japon l’est presque avec les bombes atomiques. On ne va pas broder autour de ça. Donc il y a peut-être, mais rien n’est validé, une piste cohérente vers la Corée. J’ai aussi un autre projet avec un copain qui se passerait pendant la guerre d’Indochine française, quatre histoires courtes avec des Bearcat. J’ai une affiche pour la Ferté en préparation. Donc je manque un peu de temps. Le prochain Angel Wings sort fin novembre début décembre, c’est le sprint final.
On reste totalement dans le genre aéro. Pas d’autres tentations ?
Ce sont des envies tout ça. Avec Yann c’est nickel mais j’ai par ailleurs des projets d’illustrations, de promotions avec la marque de montres IWC. On a des projets passionnants ensemble autour de l’aviation. Je continue également ma collection « aviation & histoire » pour la monnaie de Paris avec deux pièces par an. J’ai refait mon Piper. Si je suis à Sète aujourd’hui c’est parce que c’est le festival BD de Nîmes, organisé autrefois comme ici par Sylvie Moretto, qui m’a soutenu à mes débuts, m’a primé. J’avais pu me lancer totalement ainsi dans la BD. Tous les auteurs petits ou grands sont traités pareils par Sylvie. J’apprécie cet état d’esprit. Et j’ai eu en cadeau la chance de revoir Francis Bergèse à qui j’avais demandé conseil à l’âge de 13 ans. Un bonheur.
A l’année prochaine à Sète ?
Pourquoi pas.
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