Paco Roca est un témoin conteur d’histoires vraies, biographiques. Que ce soit avec La Nueve ou La Tête en l’air, La Maison remarquable de sincérité, il revient une fois encore sur les traces de sa famille. Retour à l’Éden est le portrait de sa mère, une vie de souffrance et de pauvreté que la Guerre d’Espagne viendra aussi bouleverser en y rajoutant malheurs et souffrance. Un récit à fleur de peau qui s’appuie sur ces photos oubliées ou pas que l’on a tous dans des albums, dans des boites, derniers instants de papier avant l’ère du numérique. Car il y a chez Roca un sens inné de la narration soutenu par des accessoires du quotidien qui prennent d’un seul coup leur place incontournable.
Antonia et ses photos qui retiennent les étincelles de la vie. Une table au bord de la mer près de Valence et une photo qui survivra à tout. Antonia, sa sœur Vicentita, son mari, un portrait de studio alors qu’elle est adolescente. Début des années 40, la guerre est finie mais la pauvreté n’a pas disparue. Franco n’aura pas l’aide du Reich qui a d’autres chats à fouetter. La famille en Espagne est le ciment du quotidien. Vicentita et son mari habitent chez son père Vicente. Antonia en 1948 fait de la garde d’enfants, photo encore mais un riche patron qui la vire. Il y aura la photo disparue à laquelle elle tenait le plus, celle de la plage. Antonia est âgé et ses souvenirs reviennent en boucle. La photo ne l’avait jamais quittée. Elle va réapparaître pourtant.
La photo sera le point de départ de cette biographie sur un format à l’italienne aux fonds de couleur. Une galerie de portraits familiaux précis, affectueux ou simplement réalistes, drôles malgré le Franquisme et le manque d’argent. Des origines modestes mais de la fierté quoiqu’il en soit, une chronique des temps passés et Antonia qui grandit, les privations et un plat d’escargot mangé en solitaire. On ne peut être que touché par Roca. Pas d’emphase, des faits et les habitants de l’Éden, Pepito le petit dernier. La guerre est là, marquante à jamais pour le peuple espagnol. Paco Roca a une âme de metteur en scènes qui touchent ses lecteurs. Antonia est le fil rouge d’un récit où un aérostier sera le passeur de mémoire. Superbe et touchant.
Retour à l’Éden, Delcourt, 22,95 €
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